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author | RochDLY <roch.delannay@gmail.com> | 2024-01-12 18:00:39 +0100 |
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Dans un cas comme dans l'autre, +ce qui défini finalement l'écriture est l'inscription dans la matière. + +### Les particularités de l'écriture numérique +Crozat Bachimont Petit Bouchardon Kembellec Merzeau Vitali-Rosati Kittler + +- calculabilité +- la frappe sur le clavier est désacouplée de l'acte d'inscrire (si l'acte +d'inscrire défini l'écriture, c'est la machine qui écrit et pas l'auteur, mais +qu'écrit-elle ?) + +### Détail du processus d'écriture +#### Fonctionnement du hardware + +De la machine en local (clavier, souris, écran, carte mère, RAM, alimentation, +microprocesseur, etc.) + +Aux machines distantes (Serveurs, fibre optique, ADSL ... Histoire de l'Internet +physique) +#### Fonctionnement du software (les différentes piles) + +Bios, OS, Logiciels, réseaux (protocoles HTTP, TCP/IP, IMAP, POP, REST, +GrapHQL), communication entre les différentes couches et fonctionnement de +l'inscription dans le disque dur (HDD et SSD). +## L'architexte écrit dans le texte +### Définir l'architexte +Sans l'intervention du logiciel comme médiateur entre l'être humain et le +support d'inscription de l'écriture numérique il ne serait pas possible pour +l'auteur d'écrire dans cet environnement. +Si l'on considère l'écriture comme le geste d'inscrire une trace ou un signe +dans un support, alors l'écriture numérique n'est plus un fait humain mais un +acte réalisé par l'ordinateur lui-même. + +L'interaction entre un humain et une machine consiste en une série +d'instructions que donne l'utilisateur à la machine qui, ensuite, les +exécute. +Le mécanisme sous-jacent à ce que l'on considère communément comme l'écriture +numérique (frapper une touche du clavier et voir la lettre s'afficher à l'écran) +s'avère plus complexe. +Le moment de la frappe n'est plus le moment où le symbole est inscrit dans le +disque dur, mais est le moment où une instruction est donnée à l'ordinateur qui +ensuite se charge d'inscrire la lettre correspondante sur le disque dur (sous +forme binaire). +Si l'on se trouve dans le cas de figure de la saisie d'un texte dans un éditeur +de texte, l'instruction suivante, selon les logiciels et les actions souhaitées, +consiste à afficher la lettre qui a été encodée à l'écran. + +Pour réaliser ces actions, Yves Jeanneret et Emmanuël Souchier partent de ce +constat qu'il n'est pas possible d'écrire un texte sans qu'un autre texte soit +déjà présent pour réaliser cette action. +Ce texte particulier qui pré-existe toute activité numérique est nommé +_architexte_ (refs x, x, 2019). + +L'architexte a d'abord été employé en littératures par Gérard Genette (ref) et +désigne ...XXX. + +En 2019, dans l'ouvrage intitulé _Le numérique comme écriture_, Gustavo +Gomez-Mejia, Étienne Candel et Emmanuël Souchier résument la notion d'architexte +comme : + +> Initialement défini comme une « écriture d’écriture » puis comme un +« dispositif d’écriture écrit », l’architexte s’avère être un point de passage +obligé pour toute activité numérique. Il n’y a effectivement pas d’écriture à +l’écran sans un architexte qui la rend possible, l’accompagne et la formate. +Pour la première fois de son histoire, l’homme a donc recours à des +« dispositifs d’écriture écrits » spécifiques pour pouvoir pratiquer une +activité d’écriture (E. Souchier, 1998, 2013). Or, précisément en ce qu’ils sont +« eux-mêmes écrits », les architextes « sont des textes lisibles et +interprétables. Porteurs et prescripteurs d’une écriture à venir, ils anticipent +de ce fait une figure de l’auteur » (É. Candel, G. Gomez Mejia, 2013) et +relèvent donc de « l’énonciation éditoriale » (E. Souchier, 1998). + +Globalement, l'architexte incarne le cadre dans lequel les agents peuvent +écrire. +Ce cadre est régit par des règles qui définissent comment l'on peut écrire mais +surtout comment les signes à inscrire doivent être formatés. +Une emphase en italique saisie dans le logiciel Microsoft Word ne sera pas +encodée de la même façon que dans le logiciel InDesign. + +[ajouter les deux exemples d'encodage] + +C'est en ce sens que l'architexte est le « porteur et [le] prescripteur d'une +écriture à venir » car il dépasse le statut d'interface neutre à l'écran et +devient l'agent qui balise, au sens littéral, le texte. + +Néanmoins, cette définition de l'architexte le positionne comme un agent passif +qui ne dépasse pas le statut de cadre de l'écriture. +Or, n'est-ce pas l'architexte lui-même qui interprète l'instruction donnée et +l'applique, c'est-à-dire l'écrit, dans le texte ? + +Si l'on reprend l'exemple précédent, lorsque l'on donne pour instruction +d'appliquer une emphase en italique à une chaîne de caractère, c'est bien +le logiciel (une des couches de l'architexte) qui inscrit l'emphase selon le +format qui lui est prédéfini. + +Néanmoins, cette écriture réalisée par l'architexte n'est pas rendu visible à +l'écran. +L'affichage de l'écriture à l'écran respecte des conventions de lecture propres +à une culture, elles n'est que rarement affichée dans sa forme la plus verbeuse +(complète) + +Dépassement de Goody + +Assujetissement à l'architexte et aux formats + + +### Définir le format +Le terme format est avant tout un terme technique, il délimite les +caractéristiques d’un objet. Ces caractéristiques sont formulées par un certain +nombres de données, d’instructions, ou de règles. L’objectif est de disposer +d’un consensus pour dialoguer autour d’un objet ou de faire communiquer des +processus qui traîtent ou qui produisent des formats. + +Le format est une contrainte technique dans des environnements qui peuvent être +très divers : formats d’objets physiques comme le papier, formats informatiques +que nous connaissons par l’extension des fichiers sur nos ordinateurs, ou +formats littéraires concernant l’agencement des mots et des phrases. +Nous nous concentrons ici sur les contraintes techniques et informatiques. +En fonction des nécessités d’un système d’exploitation, d’un programme +informatique ou d’une plateforme en ligne, il faudra utiliser tel ou tel format. +Un format qui n’est pas standard (ces caractéristiques doivent être décrites), +qui n’est pas ouvert (il est possible de comprendre comment le format +fonctionne) ou qui nécessite un environnement très spécifique pour être lu ou +transformé va générer beaucoup d’obstacles pour son utilisation. + +La contrainte du format est liée à d’autres contraintes comme la compatibilité +(quel format peut être lu par quel programme ou logiciel ?), l’interopérabilité +(est-ce que le format peut être utilisé de la même façon quel que soit +l’environnement ?), la dépendance (de quoi un système a-t-il besoin pour traiter +le format) et au libre/open-source (est-ce que le format peut être lu, modifié, +partagé ?). + +Si le but du format est de constituer une série d’informations compréhensibles, +utilisables et communicables, il reste une contrainte forte pour les chaînes de +publication. Que ce soit en tant que format d’entrée, format pivot ou format de +sortie, il déterminera le fonctionnement de la chaîne. + +Enfin, le choix d’un format se fait en fonction de deux paramètres essentiels : + +- le temps : est-ce que le format va devenir obsolète et ne sera plus reconnu +par le ou les programmes de la forge ? +- la communauté : y a-t-il d’autres personnes en mesure de comprendre le format +et d’apporter de l’aide (cas d’usage, solutions techniques, etc.) ? + +### Ce que l'architexte inscrit dans le support +Selon les formats d'écriture, et lorsqu'on sort du paradigme WYSIWYG pour celui +du WYSIWYM, on s'émancipe de la surcouche graphique pour entrer directement dans +la couche de la structuration des contenus. + +_What You See Is What You Get_, ou WYSIWYG, est l'acronyme généralement employé +pour désigner les outils qui adoptent une surcouche graphique pour mettre en +page le contenu directement, au risque de ne pas structurer de la façon +souhaitée. +Le paradigme opposé, _What You See Is What You Mean_, + +Arrivé à ce niveau, l'agent humain ne dépend plus d'un logiciel particulier pour +saisir son texte mais peut faire le choix de l'environnement dans lequel il veut +travailler puisque le texte saisi l'est dans un format brut ce qui, a priori, +est réalisable dans tous les environnements de saisi. + +Écrire en texte brut signifie également ouvrir les possibilités de structuration +du texte même : ce n'est plus Microsoft Word ou LibreOffice qui décident de +quelle manière sont structurées les informations mais le choix d'un format ou +d'une saveur particulière d'un format. + +L'encodage d'un texte en XML illustre bien ce propos. +XML pour eXtensible Markup Language; est également un métalangage de balisage et +de modélisation du texte. +Plus souple que le HTML dont les balises sont figées, XML permet à chaque +utilisateur de créer son propre système hiérarchique arborescent par +l’élaboration de balises personnalisées. +Postérieur d’une décennie au HTML, la publication des recommandations de la +première version (1.0) du métalangage XML voit le jour en 1998. + +La description rigoureuse permise grâce à cette technologie en fait un outil +utilisé à plusieurs fins notamment l’élaboration d’éditions critiques de +certains textes, qu’ils soient anciens ou nativement numériques ou encore la +description formelle de jeux de données (jusqu’à la création de bases de +données). +XML peut être associé à un autre langage, le XSL (eXtensible Stylesheet +Language), qui décrit comment doit être transformé le XML. + +XML est un langage supporté par les navigateurs web et est facilement +transformable en HTML et compatible avec le CSS. + +Que l'on soit sous système d'exploitation Linux, MacOS ou Windows, le XML peut +être saisi et lu dans tous les éditeurs de texte. +De plus, le XML a cette particularité de ne pas imposer de règles particulières +en dehors de la façon de structurer des informations avec des balises ouvrantes +et fermantes. +Chacun est en capacité de créer ses propres règles de structuration des contenus +en XML en créant un schéma (ensemble de régles qui déterminent les agencements +des différentes balises entre elles) qui correspond aux besoins de l'écriture. + +Par exemple, lors de l'édition d'un article scientifique, comment pouvons-nous +définir un auteur ? +Si l'on écrit la chaîne de caractère "René Dupont" en bas du texte, nous +pouvons par convention de lecture deviner que "René" est le prénom de l'auteur +et "Dupont" son nom. +Or, pour l'ordinateur, cette chaîne de caractère n'est rien d'autre qu'une série +de caractères qui n'a aucune valeur sémantique. + +Si l'on saisit cette même chaîne de caractères en XML, on peut commencer par y +ajouter une balise `<auteur>René Dupont</auteur>` pour signifier explicitement +qu'il s'agit de l'auteur du texte. + +Toutefois, il est possible de préciser encore plus cette notion d'auteur, en y +ajoutant par exemple des balises `<prénom>` et `<nom>`. +La description de ce qu'est un auteur, pour l'écriture de cet article, devient +formelle et explicite. +Cependant, pour l'écriture savante, est-ce qu'un auteur est seulement un nom et +un prénom ? +En fonction des contextes de publication, il est possible qu'un autre agent, la +revue, définisse également l'auteur avec d'autres informations telles que +l'affiliation académique, une adresse courriel et un identifiant unique comme +l'ORCID. +L'auteur René Dupont prendrait alors la forme suivante : + +```XML +<auteur> + <nom>Dupont</nom> + <prenom>René</prenom> + <courriel>rene.dupont@parisuniversite.fr</courriel> + <affiliation>Université de Paris</affiliation> + <ORCID>XXXXXXX</ORCID> +</auteur> +``` + +Certains formats, comme nous venons de l'observer avec le XML, permettent de +choisir ce que l'architexte va écrire dans le texte. + + +## Cas d'étude : Stylo +### Qu'est-ce que Stylo ? +#### Grandes lignes sur Stylo +#### Stylo à la CRCEN et à Huma-Num +#### Les briques logicielles +### Les formats pivots de Stylo en détail +#### La sérialisation des métadonnées en YAML +#### L'écriture en Markdown +#### La saisie des références bibliographiques en BibTeX +### Ce que Stylo permet ou non de faire |