1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
60
61
62
63
64
65
66
67
68
69
70
71
72
73
74
75
76
77
78
79
80
81
82
83
84
85
86
87
88
89
90
91
92
93
94
95
96
97
98
99
100
101
102
103
104
105
106
107
108
109
110
111
112
113
114
115
116
117
118
119
120
121
122
123
124
125
126
127
128
129
130
131
132
133
134
135
136
137
138
139
140
141
142
143
144
145
146
147
148
149
150
151
152
153
154
155
156
157
158
159
160
161
162
163
164
165
166
167
168
169
170
171
172
173
174
175
176
177
178
179
180
181
182
183
184
185
186
187
188
189
190
191
192
193
194
195
196
197
|
---
title: 'Brouillon plan de thèse'
date: 2024-01-12
---
## Proposition de plan
Ce billet est l'occasion d'écrire une ébauche de la table des matières de ma
thèse.
**Rappel PB** : Comment se manifeste l'intimité du chercheur dans les écritures
savantes, et plus précisément dans les publications scientifiques ?
La manifestation accepte ici son double sens : celui de la révélation/apparition
et celui de la démonstration.
Étudier la manifestation de l'intimité du chercheur consiste à observer les
mécanismes et processus de son apparation, sa construction, et ceux de sa
démonstration/témoignage/publication.
Afin d'y répondre, la proposition de plan est la suivante :
- Partie 1 : L'intimité du chercheur
- histoire de l'intime
- héritage chrétien
- héritage stoicien (Sénèque + Marc-Aurèle)
- les paradoxes de l'intime
- comment l'histoire de l'intime nous aide à penser ce qu'est l'intimité du
chercheur
- Partie 2 : Évolution des écritures savantes
- histoire des revues savantes (passage des correspondances aux revues,
jusqu'au numérique)
- théorie des médias (+éditorialisation)
- la chaîne éditoriale scientifique en contexte numérique
- rôles des diffuseurs
- histoire de ces diffuseurs
- les diffuseurs comme réponse à un besoin pour les revues numériques
- détail de leur chaîne éditoriale (OpenEdition)
- Partie 3 : L'écriture numérique est collective (ici on ne traite pas de
l'intervention humaine sur un texte mais de la contribution du numérique à
l'écriture)
- tour d'horizon histoire de l'écriture
- écriture numérique
- énonciation éditoriale
- la partie hardware des ordinateurs (les périphériques, etc..)
- partie software + architextes
- écriture savante :
- quels en sont les besoins (voir these Nicolas Sauret)
- cas d'étude partie écriture : Stylo
- Partie 4 : De l'oubli des traces intermédiaires de l'écriture numérique
- les traces numériques
- partie théorique sur Kittler + Hayles + Barad ? (pour développer plus ce
qui aura été écrit dans le chapitre 3)
- transformation des sources et production des artefacts à publier
- les processus de transformation
- L'effacement des traces intermédiaires / trajectoires d'écriture
- effacement des architextes en creux de l'écriture par les processus de
transformation : est-ce pour une raison de lisibilité machine ou
lisibilité humaine ? Pourquoi cet effacement ?
- les traces écrites publiées sont sélectionnées (politique éditoriale)
- quel delta existe-t-il entre la source et l'objet transformé ?
- quel delta entre l'objet tranformé et l'objet publié ?
- effacement des traces intimes
- cas d'étude :
- le Pressoir (écriture et transformation) : livre sur le forum
- analyse des scripts, qu'est-ce qui disparait ?
- Pandoc, le couteau-suisse de l'édition
- Partie 5 : La relecture par les pairs et les solutions d'Open Peer Review
- La relecture par les pairs est aussi un ajout dans cette intimité qui se
crée.
- histoire du peer review
- open peer review
- request for comments
- hypothesis
- cas d'étude : Livre Marta et Nicolas
- Partie 6 : Mémoires et archives des publications savantes
- la publication = faire mémoire
- les archives numériques et leur traitement
- la nature des archives (hardwares / softwares / formats)
- définir le document numérique (pédauque etc)
- les publications savantes = faire mémoire (peut-être le mettre à cet
endroit ?)
- recollection et traitement des traces disséminées sur le web/internet
- cas d'étude :
- livre sur l'oeuvre de Louise
- comment éditer des textes dont on a perdu les traces d'écriture
initiales ?
- moissonner un dépot de textes (analyser les écritures réalisées par
les outils à l'intérieur des textes) : se focaliser sur un diffuseur ?
une revue ?
- Partie 6 (alternative) : traces et mémoire : entre processus d'écriture et
artefact publié
- reprendre hypothèse de Louise dans l'intelligence des traces
## Résumés courts des parties
- Partie 1 :
Cette première partie est centrée sur la définition de l'intime et sur la
mobilisation de cette notion dans le cas spécifique de l'intimité du chercheur.
Plutôt que de se focaliser sur une acception courante et contemporaine de
l'intime qui, depuis la seconde moitié du 20^e^ siècle, est relié à
l'érotisation du corps, principalement par le fait de la réappropriation de ce
terme par les grands médias (Montemont), nous retraçons son histoire dont les
plus anciennes traces remontent à l'Antiquité.
Que l'intimité soit héritée de l'empire grec ou du christiannisme, nous nous
appuierons sur l'histoire de ce concept pour nous aider à penser ce que peut
être l'intimité du chercheur dans l'espace numérique.
- Partie 2 :
L'intimité du chercheur prend la forme d'un parcours tout au long duquel
s'agrègent différentes entités, qu'elles soient de nature humaine ou numérique.
Ce sont elles qui contribuent à façonner les textes qui, mis bout à bout,
produisent l'intimité du chercheur.
Afin de contextualiser l'écosystème de cette trajectoire, nous reviendrons dans
cette deuxième partie sur l'histoire des productions savantes et sur les
transitions entre les différents medium qui les ont supportés jusqu'à ceux de
l'espace numérique.
Nous mobiliserons la théorie des médias en nous appuyant sur les différents
courants depuis McLuhan comme prisme de lecture de cette histoire des médias.
Enfin, nous détaillerons la composition d'une chaîne éditoriale classique
d'une revue numérique en 2023 en nous basant sur le modèle déployé par le
diffuseur OpenEdition.
- Partie 3 :
En suivant les pensées de l'éditorialisation et de l'énonciation éditoriale,
l'écriture numérique n'est plus le seul produit d'une fonction auctoriale, mais
d'un ensemble de fonctions éditoriales dont la fonction auctoriale fait partie.
Cet ensemble comprend à la fois des interventions humaines mais aussi des
interventions réalisées par la machine que l'on peut inclure dans ce que l'on
appelle une chaîne éditoriale.
Selon ce dispositif, et puisque notre hypothèse positionne l'intime en tant que
produit de l'écriture, nous pouvons nous demander si l'ensemble des fonctions
éditoriales ne participeraient-elles pas à produire l'intimité du
chercheur et à transformer ainsi l'intimité en intimité collective / commune ?
Pour apporter des premiers éléments de réponse, cette troisième partie sera
dédiée aux interactions entre le texte et les acteurs qui participent à son
écriture.
- Partie 4 :
Le texte, une fois rédigé, n'est pas publiable en l'état.
L'action suivante à l'écriture consiste à transformer et adapter le contenu
textuel à l'objet que l'on souhaite rendre public, tout en respectant un certain
nombre de régles éditoriales selon le type d'objet à produire et des politiques
éditoriales en vigueur dans les maisons d'édition ou les revues savantes.
Cette transformation, que l'on peut associer à des changements de formats,
procède à des modifications du texte original pour qu'il soit adapté à l'objet
désiré.
Ce faisant, la transformation réécrit intégralement le document pour en générer
un nouveau qui n'est plus le document source, au détriment d'une partie de
l'écriture initiale qui doit disparaitre et ne sera, ce faisant, jamais publiée.
De plus, à l'instant de la publication, on peut également observer une nouvelle
modification puisque le texte n'est jamais présenté sous son apparence brute
mais se voit dotée d'une surcouche graphique supplémentaire.
Dans cette quatrième partie, nous démontrerons qu'en effacant des traces de
l'écriture du document source et en y adossant une surcouche graphique, ces
transformations suppriment et cachent une partie de cette intimité que
l'écriture a produite.
Nous nous appuierons sur des cas concrets de transformations réalisées par
plusieurs logiciels avec Pandoc et Le Pressoir.
- Partie 5 :
Lors des parties 3 et 4, nous avons observés les écritures numériques réalisées
par la machine. Toutefois, comme nous l'avons vu dans la partie deux, la chaine
de publication en sciences comporte une autre étape que dans une chaine plus
traditionnelle : la relecture par les pairs. Celle-ci est à l'origine de
nombreuses modifications dans le texte...
- Partie 6 :
Enfin, la sixième et dernière partie sera consacrée aux dimensions mémorielles
des publications savantes, à ce que ces mémoires décrivent et aux différences
qu'il peut y avoir entre le texte dans l'espace de la chaîne éditoriale et le
texte accessible aux publics.
Les procédures d'archivage et/ou de pérennisation des ressources numériques ne
sont pas complètement fiables, du fait de plusieurs paramètres tel que
l'obsolescence, en conséquence de quoi il n'est pas rare de trouver des archives
incomplètes voire corrompus.
Alors qu'elles font office d'indice et de trace de publication antérieure, ces
mémoires représentent-elles fidèlement les objets qui ont été publiés ? Quels
écarts existent-ils entre ces deux artefacts ?
- Conclusion :
Le parcours d'un texte, d'une recherche, d'un chercheur dans l'espace numérique
crée à chaque jalon de son écriture de nouveaux écarts entre une action
auctariale et l'objet qui fait mémoire.
Cette thèse sur l'observation de la manifestation de l'intimité du chercheur
montre que ces différentes étapes d'écriture du texte participent ainsi à
construire l'intimité.
L'intimité du chercheur peut alors être considérée comme un produit de
l'écriture, non pas sous la forme d'un individu (auteur), mais sous la forme
d'une trajectoire matérialisée par les différents medium et médiations
mobilisées tout au long du processus d'écriture.
|