summaryrefslogtreecommitdiff
path: root/src/posts
diff options
context:
space:
mode:
authorRochDLY <roch.delannay@gmail.com>2024-01-23 20:16:29 +0100
committerRochDLY <roch.delannay@gmail.com>2024-01-23 20:16:29 +0100
commit971826d58867494e4a41d45dab98aca7dc40bb05 (patch)
treeff18e835fa5da5de65f46980efdc1d663037ccbc /src/posts
parent38869d2174a0d88f4e650a55d66b88087e848471 (diff)
downloadpandoc-site-971826d58867494e4a41d45dab98aca7dc40bb05.tar.gz
pandoc-site-971826d58867494e4a41d45dab98aca7dc40bb05.tar.bz2
pandoc-site-971826d58867494e4a41d45dab98aca7dc40bb05.zip
update brouillon plan de these
Diffstat (limited to 'src/posts')
-rw-r--r--src/posts/2024-01-12-brouillon-plan-de-these.md8
-rw-r--r--src/posts/2024-01-12-l-ecriture-numerique-est-collective.md401
2 files changed, 352 insertions, 57 deletions
diff --git a/src/posts/2024-01-12-brouillon-plan-de-these.md b/src/posts/2024-01-12-brouillon-plan-de-these.md
index a594dd8..26c2ecf 100644
--- a/src/posts/2024-01-12-brouillon-plan-de-these.md
+++ b/src/posts/2024-01-12-brouillon-plan-de-these.md
@@ -48,11 +48,17 @@ l'écriture)
- cas d'étude partie écriture : Stylo
- Partie 4 : De l'oubli des traces intermédiaires de l'écriture numérique
- les traces numériques
+<<<<<<< Updated upstream
+=======
+ - partie théorique sur Kittler + Hayles + Barad ? (pour développer plus ce
+ qui aura été écrit dans le chapitre 3)
+>>>>>>> Stashed changes
- transformation des sources et production des artefacts à publier
- les processus de transformation
- L'effacement des traces intermédiaires / trajectoires d'écriture
- effacement des architextes en creux de l'écriture par les processus de
- transformation
+ transformation : est-ce pour une raison de lisibilité machine ou
+ lisibilité humaine ? Pourquoi cet effacement ?
- les traces écrites publiées sont sélectionnées (politique éditoriale)
- quel delta existe-t-il entre la source et l'objet transformé ?
- quel delta entre l'objet tranformé et l'objet publié ?
diff --git a/src/posts/2024-01-12-l-ecriture-numerique-est-collective.md b/src/posts/2024-01-12-l-ecriture-numerique-est-collective.md
index 387865b..87099fb 100644
--- a/src/posts/2024-01-12-l-ecriture-numerique-est-collective.md
+++ b/src/posts/2024-01-12-l-ecriture-numerique-est-collective.md
@@ -18,15 +18,16 @@ transformer ainsi l'intimité en intimité collective ?
[Note : il s'agit certainement de la problématique de toute la thèse, dans cette
partie on peut se focaliser uniquement sur l'apport de la machine dans cette
-intimité (et les autres parties sur peer review entre autre et les mémoires)]
+intimité (et les autres chapitres sur peer review entre autre et les mémoires)]
Parmi toutes les fonctions éditoriales que l'on pourrait énumérer, nous allons
-nous concentrer sur la fonction écriture dans et de l'environnement de saisi du
-texte.
+nous concentrer sur la fonction écriture de l'architexte.
Cet environnement peut être découpé en deux parties : les logiciels et les
matériels.
En fonction de la configuration choisie pour écrire, un auteur peut écrire d'une
-certaine manière et pas d'une autre.
+certaine manière et pas d'une autre.
+Yves Jeanneret et Emmanuël Souchier emploient la notion d'architexte pour
+expliquer la
Pour montrer les particularités d'un environnement, une étude sur l'environnement
d'écriture avec l'éditeur de texte sémantique Stylo
@@ -48,7 +49,56 @@ Crozat Bachimont Petit Bouchardon Kembellec Merzeau Vitali-Rosati Kittler
d'inscrire défini l'écriture, c'est la machine qui écrit et pas l'auteur, mais
qu'écrit-elle ?)
-### Détail du processus d'écriture
+L'écriture numérique se distingue en premier lieu par sa caractéristique
+computationnelle : elle est calculable (Crozat, Bouchardon, Petit, Kembellec.
+Vitali-Rosati, Kittler, Bachimont, Merzeau).
+Ce qui veut dire que, dans un environnement informatique, chaque signe que l'on
+peut y inscrire à son pendant unique sous forme de _bites_.
+Lorsque chaue caractère peut être identifié en tant que nombre, il devient
+possible d'implémenter ce modèle dans une machine et de lui demander, sous forme
+d'instructions, d'appliquer des calculs.
+
+Exemple de Turing (cf machine de Turing).
+
+Le passage du signe à l'unité atomique et discrète qu'est le nombre signifie un
+changement de représentation du monde (cf _worldview_ de K. Hayles) : le monde
+n'est plus signifié par des mots ou des concepts mais le devient par des
+chiffres.
+Comme McLuhan nous le rappelle dès 1964, les alphabets composés de lettres
+(contrairement à ceux composés de pictogrammes) sont asémantiques.
+Si toutefois les alphabets sont liés à une culture d'où ils émergent,
+l'abstraction nécessaire pour représenter le monde sous forme de chiffres
+détacherait _a priori_ cette vision de tout sens.
+Quelle que soit le langage utilisé pour écrire `3`, `trois`, `three`, `III`,
+`0011`, `zéro zéro un un`.
+
+[à détailler après avoir lu la partie sur le code de Herresnchmidt.]
+
+La contrepartie de cette perte de signification est que le numérique gagme cette
+particularité d'être calculable et mesurable.
+Dès lors, il devient possible de mesurer des distances ou des écarts entre des
+lettres, des mots ou des concepts, des données dans un environnement donné.
+
+[ajouter une note sur le propos de Luca Paltrienieri]
+
+L'écriture numérique est ainsi à distinguer de l'écriture dans un environnement
+numérique donné : l'informatique.
+Cette représentation numérique du monde n'est pas nouvelle et ce n'est pas
+l'ordinateur qui l'a apporté.
+À notre connaissance, son origine remonte aux prémices de l'écriture et des
+développements des systèmes monétaires, nous dit C. Herrenschmidt (2007).
+
+L'écriture numérique se distingue également des autres types d'écriture par le
+fait qu'il s'agit de la première écriture où le geste d'écrire ne correspond pas
+à l'action d'inscription du signe sur son support.
+Lorsqu'on appuie sur une touche du clavier, la lettre n'est pas inscrite à
+l'écran : on donne une instruction à la machine d'inscrire un signe dans le
+disque dur, puis de l'afficher à l'écran dans un logiciel particulier (Kittler,
+Souchier, etc).
+
+
+
+### Détails de l'action d'écriture dans l'ordinateur
#### Fonctionnement du hardware
De la machine en local (clavier, souris, écran, carte mère, RAM, alimentation,
@@ -60,11 +110,16 @@ physique)
Bios, OS, Logiciels, réseaux (protocoles HTTP, TCP/IP, IMAP, POP, REST,
GrapHQL), communication entre les différentes couches et fonctionnement de
-l'inscription dans le disque dur (HDD et SSD).
-## L'architexte écrit dans le texte
+l'inscription dans le disque dur (HDD et SSD).
+
+#### Conclusion
+Ce que l'on remarque en regardant de près cette configuration de l'environnement
+d'écriture numérique est qu'il n'est pas possible d'écrire sur le disque dur
+sans un agent intermédiaire : le logiciel.
+## L'architexte écrit dans le textes
### Définir l'architexte
Sans l'intervention du logiciel comme médiateur entre l'être humain et le
-support d'inscription de l'écriture numérique il ne serait pas possible pour
+support d'inscription de l'écriture numérique, il ne serait pas possible pour
l'auteur d'écrire dans cet environnement.
Si l'on considère l'écriture comme le geste d'inscrire une trace ou un signe
dans un support, alors l'écriture numérique n'est plus un fait humain mais un
@@ -82,7 +137,7 @@ ensuite se charge d'inscrire la lettre correspondante sur le disque dur (sous
forme binaire).
Si l'on se trouve dans le cas de figure de la saisie d'un texte dans un éditeur
de texte, l'instruction suivante, selon les logiciels et les actions souhaitées,
-consiste à afficher la lettre qui a été encodée à l'écran.
+consiste à afficher le symbole encodé sur le disque dur à l'écran.
Pour réaliser ces actions, Yves Jeanneret et Emmanuël Souchier partent de ce
constat qu'il n'est pas possible d'écrire un texte sans qu'un autre texte soit
@@ -111,9 +166,176 @@ relèvent donc de « l’énonciation éditoriale » (E. Souchier, 1998).
Globalement, l'architexte incarne le cadre dans lequel les agents peuvent
écrire.
-Ce cadre est régit par des règles qui définissent comment l'on peut écrire mais
-surtout comment les signes à inscrire doivent être formatés.
-Une emphase en italique saisie dans le logiciel Microsoft Word ne sera pas
+Il permet de faire la distinction entre ce que Marie Depret-Lonnet (ref) nomme
+gabarit, les espaces proposés par les éditeurs de logiciels ou applications pour
+écrire, et le texte saisi par l'utilisateur, c'est-à-dire le texte qui vient
+remplir le gabarit.
+Cet architexte, ce cadre, est régit par des règles qui définissent comment l'on
+peut écrire mais surtout comment les signes à inscrire doivent être formatés.
+
+#### Des exemples d'études mobilisant l'architexte
+
+Goody
+
+
+### L'architexte n'est pas qu'une surface
+
+[Revenir sur Christin et sa critique de Goody]
+
+Nous l'avons vu, l'architexte se positionne en tant que médiateur entre un
+auteur et la machine qu'il emploie pour écrire.
+Jusqu'à présent, nous avons vu que l'architexte
+
+En 2019 Gomez Mejia, Souchier (+ref) étendent l'architexte (les cadres d'écrit
+d'écran) à 4 cadres :
+
+- le matériel
+- le système (BIOS, OS, etc)
+- le logiciel
+- le document
+
+[Description des cadres]
+
+Ces cadres sont un début de réponse au dépassement de l'écran.
+Néanmoins, plutôt que d'approfondir cette dimension invisible du texte, les
+auteurs reviennent sur la couche graphique en ajoutant qu'« à cet enchâssement
+de cadres, il faudrait encore ajouter ceux que composent, à l’intérieur même du
+document, les rubriques, encadrés, cartouches, « boîtes de dialogue » ou autres
+formes de cadres éditoriaux structurants pour le travail même du texte ».
+
+De plus, toujours selon les auteurs :
+
+> Le premier "cadre" [qui] définit les conditions de possibilités matérielles de
+l’activité, est le seul inanimé. Les trois suivants, cadres système, logiciel et
+document, relèvent de l’ingénierie textuelle et définissent les conditions de
+réalisation de l’activité. On voit ainsi qu’une activité d’écriture réalisée sur
+le « document » d’un logiciel de traitement de texte est mise en abyme au sein
+de l’ensemble des autres « cadres » qui la rendent possible et la déterminent
+techniquement et sémiotiquement.
+
+Le fait de rendre la couche _hardware_ inanimée dans le production du texte
+écrit et de renvoyer cette production aux couches supérieures crée deux
+contradictions.
+La première contradiction efface la fonction éditoriale du _hardware_,
+considérée dès lors comme neutre ce qui, paradoxalement, irait à l'encontre de
+l'énonciation éditoriale (Jeanneret & Souchier) dont l'intérêt est l'observation
+des dynamiques de production de l'écriture.
+La deuxième contradiction repose dans la perception du fonctionnement d'un
+ordinateur.
+Si l'on pousse ce raisonnement du matériel inanimé, la machine ne pourrait pas
+inscrire le texte sur un disque dur.
+Or, nous avons vu que, _stricto sensus_, c'est bien la machine qui réalise l'action
+d'écrire/inscrire sur le support.
+En rendant cette couche inanimée, on y perd la caractéristique de co-écriture
+défendue par les auteurs auparavant.
+De plus, le renvoi à la surcouche graphique ajoute un masque supplémentaire à ce
+que nous essayons de voir en-dessous.
+Ce que nous pouvons en comprendre est que, finalement, la notion d'architexte
+telle qu'elle est construite par Souchier et al, est anthropocentrée et
+s'appuie sur des conventions de lecture (_lettrure_) humaines.
+
+Le dépassement de l'écran est un acte symbolique nécessaire pour se soustraire à
+une vision anthropocentrée telle qu'elle vient d'être proposée.
+Pour ce faire, revenons à l'écriture comme moyen de transmettre une information
+au sein d'un système donné.
+En l'astreignant à un système d'informations comprenant seulement des agents
+humains, il devient difficile d'inclure l'ordinateur comme un agent agissant de
+ce système.
+Un effet qui nous conforte dans cette situation est justement l'écran et l'objet
+virtuel que cet écran nous propose et qui nous réconforte dans notre usage de
+l'ordinateur : la page.
+
+### Dépassement de l'écran et de la page
+
+Le terme « page » revient de manière récurrente dans nos usages de
+l'ordinateur : on le retrouve dans les logiciels de traitement de texte (il y a
+même un logiciel du nom de _Pages_ disponible dans l'environnement Apple), dans
+les livres numériques ou encore dans le web où chaque URL est l'adresse d'une page.
+Matthew Kirschenbaum détaille notamment la relation de l'utilisateur à la page
+dans son ouvrage ...
+
+[Ajouter une note sur Kirschenbaum]
+
+
+Cet objet qu'est la page a été instauré dans l'ordinateur uniquement pour
+reproduire une « habitude » et créer un lien fictif entre les visions du monde
+de l'imprimerie et de l'informatique.
+Cet artefact produit une forme de réconfort auprès de l'utilisateur pour que le
+monde informatique lui semble plus tangible, qu'il ait quelque chose auquel se
+raccrocher, d'où sa déclinaison dans des espaces différents, comme le web, qui
+ne ressemble plus du tout à des pages au format lettre ou A4.
+La page affichée à l'écran n'existe qu'à cet endroit, il ne s'agit que d'un
+rendu graphique qui ne fait pas partie de l'écriture (au sens du texte saisi).
+
+Le pouvoir de la page sur l'utilisateur est considérable étant donnée la nature
+même de cet objet que l'on pourrait considérer comme l'un des seuls à être
+virtuel et presque sans matérialité du point de vue de l'informatique.
+Malgré tous les efforts effectués depuis son instauration à l'écran, la page
+affichée n'est jamais la page imprimée car aussi précis que soient les détails
+typographiques que l'on peut y ajuster, elle ne reflétera jamais le grain,
+l'épaisseur, l'odeur ou tout autre caractéristique physique du papier.
+
+La critique énoncée à l'endroit de la page ne doit pas être réduite à une
+apologie d'un mode sans page.
+Elle consiste plutôt à montrer qu'à vouloir préserver une habitude pour « ne pas
+effrayer » l'utilisateur, la page fait écran devant l'ordinateur, non plus en
+tant que simple machine, mais en tant qu'agent d'une énonciation éditoriale.
+
+
+En s'appuyant sur Kittler et sa très célèbre provocation « Es gibt keine
+Software », traduit par « Le logiciel n'existe pas » ...
+
+Katherine Hayles s'inscrit sur les traces de Kittler et propose également une
+nouvelle perspective sur l'écriture (My mother was a computer et how we become
+posthuman + parole, écriture, code)...
+
+
+Il y aurait donc une action du côté de la machine...
+Le logiciel n'existe pas en tant qu'entité agissante.
+Ce n'est ni un agent qui écrit (ni un médiateur).
+C'est bien l'ordinateur qui écrit à travers les instructions qu'il reçoit (de
+l'utilisateur et de l'éditeur du logiciel de par son code).
+Ce qui se trouve entre l'ordinateur et l'auteur est du texte qui permet d'écrire
+à la machine d'écrire du texte.
+Dans sa conférence sur les logiciels, Kittler démontre que le logiciel est
+ramené au mpeme niveau que le reste des écritures par l'ordinateur, c'est-à-dire
+au niveau le plus bas (binaire).
+En ce sens, les écritures des logiciels ne servent qu'à camoufler le
+fonctionnement de la machine.
+Un autre particularité des logiciels que souligne Kittler est qu'un logiciel ne
+peut pas exister en dehors de son environnement numérique.
+
+L'intermédialité montréalaise peut aider à expliquer ce phénomène (citer ref)
+
+[expliquer intermédialité montréalaise]
+
+Pour aller plus loin dans cette réflexion, nous pouvons même abolir la notion de
+média au profit de celle de médiation en mobilisant le texte de Larrue et de
+Vitali-Rosati (Media does not exist)...
+Cette proposition de Larrue et Vitali-Rosati, qui s'inscrit directement dans la
+lignée des travaux de Kittler, permet de faire abstraction de l'objet même
+qu'est le média et de se concentrer sur l'interaction _entre_, la médiation.
+Finalement, ce n'est pas l'étude du support (physique) qui doit faire l'objet
+de l'étude mais la relation ou la dynamique, le _flux_, entre les différents
+agents d'où émerge la matérialité.
+
+Kittler fait la même proposition dans sa conférence _Le logiciel n'existe pas_.
+
+Revenir sur la matérialité (en tant que propriété émergente, citer Hayles) du
+texte qui est tout sauf affichée sur un écran : l'écran et surtout la surcouche
+graphique de mise en page est une illusion créée pour le lecteur humain : elle
+a son importance dès lors que le système d'informations prévoit des
+destinataires humains mais elle en perd lorsqu'il s'agit d'étudier les relations
+entre un ordinateur et un auteur.
+
+Or le principal lectorat des textes numériques sont les robots : les textes
+écrits sont écrits avec des machines et principalement pour les machines (c'est,
+par exemple, pour cela que le documentaliste déclare formellement les
+données)(citer Kembellec etc)
+
+La quest
+
+<!-- Une emphase en italique saisie dans le logiciel Microsoft Word ne sera pas
encodée de la même façon que dans le logiciel InDesign.
[ajouter les deux exemples d'encodage]
@@ -136,52 +358,12 @@ Néanmoins, cette écriture réalisée par l'architexte n'est pas rendu visible
l'écran.
L'affichage de l'écriture à l'écran respecte des conventions de lecture propres
à une culture, elles n'est que rarement affichée dans sa forme la plus verbeuse
-(complète)
-
-Dépassement de Goody
-
-Assujetissement à l'architexte et aux formats
+(complète) -->
+### Ce que l'architexte inscrit dans le support
-### Définir le format
-Le terme format est avant tout un terme technique, il délimite les
-caractéristiques d’un objet. Ces caractéristiques sont formulées par un certain
-nombres de données, d’instructions, ou de règles. L’objectif est de disposer
-d’un consensus pour dialoguer autour d’un objet ou de faire communiquer des
-processus qui traîtent ou qui produisent des formats.
-
-Le format est une contrainte technique dans des environnements qui peuvent être
-très divers : formats d’objets physiques comme le papier, formats informatiques
-que nous connaissons par l’extension des fichiers sur nos ordinateurs, ou
-formats littéraires concernant l’agencement des mots et des phrases.
-Nous nous concentrons ici sur les contraintes techniques et informatiques.
-En fonction des nécessités d’un système d’exploitation, d’un programme
-informatique ou d’une plateforme en ligne, il faudra utiliser tel ou tel format.
-Un format qui n’est pas standard (ces caractéristiques doivent être décrites),
-qui n’est pas ouvert (il est possible de comprendre comment le format
-fonctionne) ou qui nécessite un environnement très spécifique pour être lu ou
-transformé va générer beaucoup d’obstacles pour son utilisation.
-
-La contrainte du format est liée à d’autres contraintes comme la compatibilité
-(quel format peut être lu par quel programme ou logiciel ?), l’interopérabilité
-(est-ce que le format peut être utilisé de la même façon quel que soit
-l’environnement ?), la dépendance (de quoi un système a-t-il besoin pour traiter
-le format) et au libre/open-source (est-ce que le format peut être lu, modifié,
-partagé ?).
-
-Si le but du format est de constituer une série d’informations compréhensibles,
-utilisables et communicables, il reste une contrainte forte pour les chaînes de
-publication. Que ce soit en tant que format d’entrée, format pivot ou format de
-sortie, il déterminera le fonctionnement de la chaîne.
-
-Enfin, le choix d’un format se fait en fonction de deux paramètres essentiels :
-
-- le temps : est-ce que le format va devenir obsolète et ne sera plus reconnu
-par le ou les programmes de la forge ?
-- la communauté : y a-t-il d’autres personnes en mesure de comprendre le format
-et d’apporter de l’aide (cas d’usage, solutions techniques, etc.) ?
+#### WYSIWYM vs WYSIWYG
-### Ce que l'architexte inscrit dans le support
Selon les formats d'écriture, et lorsqu'on sort du paradigme WYSIWYG pour celui
du WYSIWYM, on s'émancipe de la surcouche graphique pour entrer directement dans
la couche de la structuration des contenus.
@@ -190,7 +372,7 @@ _What You See Is What You Get_, ou WYSIWYG, est l'acronyme généralement employ
pour désigner les outils qui adoptent une surcouche graphique pour mettre en
page le contenu directement, au risque de ne pas structurer de la façon
souhaitée.
-Le paradigme opposé, _What You See Is What You Mean_,
+Le paradigme opposé, _What You See Is What You Mean_,...
Arrivé à ce niveau, l'agent humain ne dépend plus d'un logiciel particulier pour
saisir son texte mais peut faire le choix de l'environnement dans lequel il veut
@@ -269,9 +451,116 @@ Certains formats, comme nous venons de l'observer avec le XML, permettent de
choisir ce que l'architexte va écrire dans le texte.
+#### Définir le format
+Le terme format est avant tout un terme technique, il délimite les
+caractéristiques d’un objet. Ces caractéristiques sont formulées par un certain
+nombres de données, d’instructions, ou de règles. L’objectif est de disposer
+d’un consensus pour dialoguer autour d’un objet ou de faire communiquer des
+processus qui traîtent ou qui produisent des formats.
+
+Le format est une contrainte technique dans des environnements qui peuvent être
+très divers : formats d’objets physiques comme le papier, formats informatiques
+que nous connaissons par l’extension des fichiers sur nos ordinateurs, ou
+formats littéraires concernant l’agencement des mots et des phrases.
+Nous nous concentrons ici sur les contraintes techniques et informatiques.
+En fonction des nécessités d’un système d’exploitation, d’un programme
+informatique ou d’une plateforme en ligne, il faudra utiliser tel ou tel format.
+Un format qui n’est pas standard (ces caractéristiques doivent être décrites),
+qui n’est pas ouvert (il est possible de comprendre comment le format
+fonctionne) ou qui nécessite un environnement très spécifique pour être lu ou
+transformé va générer beaucoup d’obstacles pour son utilisation.
+
+La contrainte du format est liée à d’autres contraintes comme la compatibilité
+(quel format peut être lu par quel programme ou logiciel ?), l’interopérabilité
+(est-ce que le format peut être utilisé de la même façon quel que soit
+l’environnement ?), la dépendance (de quoi un système a-t-il besoin pour traiter
+le format) et au libre/open-source (est-ce que le format peut être lu, modifié,
+partagé ?).
+
+Si le but du format est de constituer une série d’informations compréhensibles,
+utilisables et communicables, il reste une contrainte forte pour les chaînes de
+publication. Que ce soit en tant que format d’entrée, format pivot ou format de
+sortie, il déterminera le fonctionnement de la chaîne.
+
+Enfin, le choix d’un format se fait en fonction de deux paramètres essentiels :
+
+- le temps : est-ce que le format va devenir obsolète et ne sera plus reconnu
+par le ou les programmes de la forge ?
+- la communauté : y a-t-il d’autres personnes en mesure de comprendre le format
+et d’apporter de l’aide (cas d’usage, solutions techniques, etc.) ?
+
+### Assujetissement à l'architexte et aux formats
+
+Il y a un rapport de force qui s'instaure entre l'éditeur de l'architexte et
+l'utilisateur.
+Dans le cas d'un logiciel de traitement de texte, lorsque, par exemple,
+Microsoft propose une modification de la police par défaut dans une version
+actualisée de son logiciel MSWord, Microsoft change également les manières
+d'écrire de tous les individus à travers le monde qui utilisent leur logiciel.
+Il en va de même pour Stylo, LibreOffice, Ghostwriter, etc.
+
+Si l'on s'arrête à la vision superficielle du texte, comme le propose Goody, on
+ne voit que les éléments graphiques mais nous oublions aussi ceux qui sont
+invisibles et disparaissent sous la page écranique.
+
+Certes les interfaces d'écriture sont présentées sous la forme de gabarit que
+l'on doit remplir, comme c'est par exemple le cas des logiciels de création de
+diapositives dont chacune est découpée en sections contenant tour à tour des
+images, des titres ou du texte.
+
+Nous avons affaire à une construction visuelle du document, dont la lecture
+repose sur des conventions culturelles de lecture.
+À ce sujet, Tufte a publié un article sur les PowerPoint ...
+
+Toutefois, l'assujetissement à l'architexte dépasse cette surcouche graphique et
+concerne également la sous-couches invisibles de structuration textuelle du
+texte, mais aussi tout le processus d'inscription du document sur son support et
+les méthodes pour y accéder.
+Comme nous l'avons précédemment, ce n'est pas l'image du texte affichée à
+l'écran qui est sauvegardée et archivée mais bien une suite de caractères
+binaires dont l'écriture intermédiaire est une suite de symboles, de chiffres et
+de lettres.
+Dans le cas de certains logiciels propriétaires, comme le logiciel Pages édité
+par la firme Apple, le document n'est lisible que dans un environnement
+spécifique et dédié au détriment d'autres environnements d'écriture et lecture.
+Un document dont le format est `.pages` ne sera pas lisible dans un
+environnement Linux ou Windows.
+
+F. Kittler évoquait une écriture aveugle en s'appuyant sur le cas de la cécité
+de Nietzsche et de sa machine à écrire lui permettant d'écrire malgré sa
+condition.
+À partir de cet exemple, Kittler démontre que l'écriture ne peut plus être
+définie selon l'acte de lecture qui l'accompagne.
+Voir la contradiction avec la controverse sur l'écriture montrée précédemment.
+
+Ce phénomène est aussi applicable à l'ordinateur et plus largement au numérique.
+Le non capacité de lecture/interprétation d'un texte par un ordinateur dans le
+cas d'un document dont le format n'est pas déchiffrable n'empêche pas
+l'ordinateur d'écrire à cet emplacement même.
+
+Ajouter l'exemple de Kenneth Goldsmith.
+
+De la même manière, le type de support sur lequel est sauvegardé une information
+pose les questions d'accessiblité, de perennité, d'interopérabilité, etc...
+L'exemple illustrant au mieux cette question est la disquette : qui aujourd'hui
+peut lire le contenu d'une disquette ?
+
+Reprendre Kittler sur le mode protégé et le logiciel n'existe pas sur
+l'assujetissement.
+
+L'auteur devient « usager » = sujet (assujetti) aux logiciels...
+
## Cas d'étude : Stylo
### Qu'est-ce que Stylo ?
#### Grandes lignes sur Stylo
+Stylo est un éditeur de texte sémantique développé pour l'écriture en sciences
+humaines et sociales par la Chaire de recherche du Canada sur les écritures
+numériques.
+
+L'objectif derrière Stylo est de ...
+
+Historiquement, Stylo est le fruit d'une discussion commencée en 2017, à
+laquelle se joint officiellement Huma-Num en 2020.
#### Stylo à la CRCEN et à Huma-Num
#### Les briques logicielles
### Les formats pivots de Stylo en détail