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author | RochDLY <roch.delannay@gmail.com> | 2024-02-05 10:53:25 +0100 |
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Il n’y a effectivement pas d’écriture à l’écran sans un architexte qui la rend possible, l’accompagne et la formate. Pour la première fois de son histoire, l’homme a donc recours à des « dispositifs d’écriture écrits » spécifiques pour pouvoir pratiquer une activité d’écriture (E. Souchier, 1998, 2013). Or, précisément en ce qu’ils sont « eux-mêmes écrits », les architextes « sont des textes lisibles et interprétables. Porteurs et prescripteurs d’une écriture à venir, ils anticipent de ce fait une figure de l’auteur » (É. Candel, G. Gomez Mejia, 2013) et relèvent donc de « l’énonciation éditoriale » (E. Souchier, 1998).</p> </blockquote> <p>Globalement, l’architexte incarne le cadre dans lequel les agents peuvent écrire. Il permet de faire la distinction entre ce que Marie Depret-Lonnet (ref) nomme gabarit, les espaces proposés par les éditeurs de logiciels ou applications pour écrire, et le texte saisi par l’utilisateur, c’est-à-dire le texte qui vient remplir le gabarit. Cet architexte, ce cadre, est régit par des règles qui définissent comment l’on peut écrire mais surtout comment les signes à inscrire doivent être formatés.</p> -<h4 id="des-exemples-détudes-mobilisant-larchitexte">Des exemples d’études mobilisant l’architexte</h4> +<h4 id="revue-de-la-littérature-mobilisant-larchitexte">Revue de la littérature mobilisant l’architexte</h4> <p>Goody</p> <h3 id="larchitexte-nest-pas-quune-surface">L’architexte n’est pas qu’une surface</h3> <p>[Revenir sur Christin et sa critique de Goody]</p> @@ -109,16 +106,17 @@ <blockquote> <p>Le premier “cadre” [qui] définit les conditions de possibilités matérielles de l’activité, est le seul inanimé. Les trois suivants, cadres système, logiciel et document, relèvent de l’ingénierie textuelle et définissent les conditions de réalisation de l’activité. On voit ainsi qu’une activité d’écriture réalisée sur le « document » d’un logiciel de traitement de texte est mise en abyme au sein de l’ensemble des autres « cadres » qui la rendent possible et la déterminent techniquement et sémiotiquement.</p> </blockquote> -<p>Le fait de rendre la couche <em>hardware</em> inanimée dans le production du texte écrit et de renvoyer cette production aux couches supérieures crée deux contradictions. La première contradiction efface la fonction éditoriale du <em>hardware</em>, considérée dès lors comme neutre ce qui, paradoxalement, irait à l’encontre de l’énonciation éditoriale (Jeanneret & Souchier) dont l’intérêt est l’observation des dynamiques de production de l’écriture. La deuxième contradiction repose dans la perception du fonctionnement d’un ordinateur. Si l’on pousse ce raisonnement du matériel inanimé, la machine ne pourrait pas inscrire le texte sur un disque dur. Or, nous avons vu que, <em>stricto sensus</em>, c’est bien la machine qui réalise l’action d’écrire/inscrire sur le support. En rendant cette couche inanimée, on y perd la caractéristique de co-écriture défendue par les auteurs auparavant. De plus, le renvoi à la surcouche graphique ajoute un masque supplémentaire à ce que nous essayons de voir en-dessous. Ce que nous pouvons en comprendre est que, finalement, la notion d’architexte telle qu’elle est construite par Souchier et al, est anthropocentrée et s’appuie sur des conventions de lecture (<em>lettrure</em>) humaines.</p> -<p>Le dépassement de l’écran est un acte symbolique nécessaire pour se soustraire à une vision anthropocentrée telle qu’elle vient d’être proposée. Pour ce faire, revenons à l’écriture comme moyen de transmettre une information au sein d’un système donné. En l’astreignant à un système d’informations comprenant seulement des agents humains, il devient difficile d’inclure l’ordinateur comme un agent agissant de ce système. Un effet qui nous conforte dans cette situation est justement l’écran et l’objet virtuel que cet écran nous propose et qui nous réconforte dans notre usage de l’ordinateur : la page.</p> +<p>Ce premier cadre de « l’écrit d’écran » ne désigne, pour les auteurs, que l’écran. Or, il n’est pas nommé <em>cadre écran</em> mais <em>cadre matériel</em> et devrait renvoyer à toute la dimension physique d’un ordinateur et pas seulement à l’organe d’affichage qui, dans cette disposition, apparaît comme central dans le fonctionnement d’un ordinateur.</p> +<p>Le fait de rendre la couche <em>hardware</em> inanimée dans le production du texte écrit et de renvoyer cette production aux couches supérieures crée deux contradictions. La première contradiction efface la fonction éditoriale du <em>hardware</em>, considérée dès lors comme neutre ce qui, paradoxalement, irait à l’encontre de l’énonciation éditoriale (Jeanneret & Souchier) dont l’intérêt est l’observation des dynamiques de production de l’écriture. La deuxième contradiction repose dans la perception du fonctionnement d’un ordinateur. Si l’on pousse ce raisonnement du matériel inanimé, la machine ne pourrait pas inscrire le texte sur un disque dur. Or, nous avons vu que, <em>stricto sensus</em>, c’est bien la machine qui réalise l’action d’écrire/inscrire sur le support. En rendant cette couche inanimée, on y perd la caractéristique de co-écriture défendue par les auteurs auparavant. De plus, le renvoi à la surcouche graphique ajoute un masque supplémentaire à ce que nous essayons de voir en-dessous. Ce que nous pouvons en comprendre est que, finalement, la notion d’architexte telle qu’elle est construite par Souchier <em>et al</em>, est anthropocentrée et s’appuie sur des conventions de lecture (<em>lettrure</em>) humaines.</p> +<p>Le dépassement de l’écran est un acte symbolique nécessaire pour se soustraire à une vision anthropocentrée telle qu’elle vient d’être proposée. Pour ce faire, revenons à l’écriture comme moyen de transmettre une information au sein d’un système donné. En l’astreignant à un système d’informations comprenant seulement des agents humains, il devient difficile d’inclure l’ordinateur comme un agent agissant de ce système. Ce système dispose d’un argument de taille (variable) pour nous conforter dans cette interprétation, l’écran, accompagné d’un objet virtuel qui n’existe que pour nous réconforter dans notre usage de l’ordinateur : la page.</p> <h3 id="dépassement-de-lécran-et-de-la-page">Dépassement de l’écran et de la page</h3> <p>Le terme « page » revient de manière récurrente dans nos usages de l’ordinateur : on le retrouve dans les logiciels de traitement de texte (il y a même un logiciel du nom de <em>Pages</em> disponible dans l’environnement Apple), dans les livres numériques ou encore dans le web où chaque URL est l’adresse d’une page. Matthew Kirschenbaum détaille notamment la relation de l’utilisateur à la page dans son ouvrage …</p> <p>[Ajouter une note sur Kirschenbaum]</p> <p>Cet objet qu’est la page a été instauré dans l’ordinateur uniquement pour reproduire une « habitude » et créer un lien fictif entre les visions du monde de l’imprimerie et de l’informatique. Cet artefact produit une forme de réconfort auprès de l’utilisateur pour que le monde informatique lui semble plus tangible, qu’il ait quelque chose auquel se raccrocher, d’où sa déclinaison dans des espaces différents, comme le web, qui ne ressemble plus du tout à des pages au format lettre ou A4. La page affichée à l’écran n’existe qu’à cet endroit, il ne s’agit que d’un rendu graphique qui ne fait pas partie de l’écriture (au sens du texte saisi).</p> <p>Le pouvoir de la page sur l’utilisateur est considérable étant donnée la nature même de cet objet que l’on pourrait considérer comme l’un des seuls à être virtuel et presque sans matérialité du point de vue de l’informatique. Malgré tous les efforts effectués depuis son instauration à l’écran, la page affichée n’est jamais la page imprimée car aussi précis que soient les détails typographiques que l’on peut y ajuster, elle ne reflétera jamais le grain, l’épaisseur, l’odeur ou tout autre caractéristique physique du papier.</p> -<p>La critique énoncée à l’endroit de la page ne doit pas être réduite à une apologie d’un mode sans page. Elle consiste plutôt à montrer qu’à vouloir préserver une habitude pour « ne pas effrayer » l’utilisateur, la page fait écran devant l’ordinateur, non plus en tant que simple machine, mais en tant qu’agent d’une énonciation éditoriale.</p> -<p>Cette peur de l’informatique relève essentiellement d’une peur que ce qui définissait l’être humain lui soit arraché et devienne une caractéristique d’une autre entité, ne permettant plus de définir l’humain en regard de ce que lui seul est capable de faire (Vitali-Rosati).</p> -<p>Kittler à ce propos, nous rappelle qu’historiquement ce que les caractéristiques qui définissent l’être humain sont souvent le symbole du pouvoir et désigne plutôt les hommes alors qu’à l’instant même ou cette caractéristique devient déchue, ce sont les femmes qui en héritent et deviennent les expertes en ce domaine (Kittler ref).</p> +<p>La critique énoncée à l’endroit de la page ne doit pas être réduite à une apologie d’un mode sans page. Elle consiste plutôt à montrer qu’à vouloir préserver une habitude pour « ne pas effrayer » l’utilisateur, la page fait écran devant l’ordinateur, et cache la machine qui ne devient plus qu’un simple mécanisme au lieu d’être un agent de l’énonciation éditoriale.</p> +<p>Cette peur de l’informatique relève essentiellement de l’angoisse de l’arrachement d’une valeur qui définie l’être humain et devienne une caractéristique d’une autre entité, ne permettant plus de définir l’humain en regard de ce que lui seul est capable de faire (Vitali-Rosati).</p> +<p>Kittler, à ce propos, nous rappelle qu’historiquement les caractéristiques qui définissent l’être humain sont souvent le symbole du pouvoir et désigne plutôt les hommes alors qu’à l’instant même ou cette caractéristique est déchue de son statut de marqueur d’une puissance, ce sont les femmes qui en héritent et deviennent les expertes en ce domaine (Kittler ref). Il y aurait donc une peur de perdre non seulement une caractéristique de l’humanité mais surtout une caractéristique de la masculinité.</p> <p>Néanmoins, avant d’en arriver à cette émotion forte qu’est la peur et qui traduit la non capacité à définir l’être humain, nous pouvons nous appuyer sur la pensée de G. Anders et ressentir une forme de honte que l’écran camoufle.</p> <p>Interagir avec une machine demande une certaine rigueur : qu’il s’agisse de structurer un document ou de lui donner une série d’instructions (du code), une machine ne peut interpréter l’ambiguité ou l’implicite culturel. Cela veut dire qu’aucun échange humain-ordinateur ne peut reposer sur des conventions culturelles de lecture et que l’instruction donnée n’a, en elle-même, aucun sens. Dès lors, comment admettre que quelque chose qui n’a pas de sens puisse en générer ?</p> <p>La honte (prométhéenne) d’Anders est alors double : d’un côté il y a un mélange de fierté devant cette machine créée par l’être humain et de honte parce que l’individu isolé devant la machine sait que ce n’est pas lui qui l’a mise au point et, de l’autre, il y a cette honte à être face à un outil qui réalise une action mieux qu’on ne le ferait soi-même alors que cette dite machine n’a aucune conscience de ce qu’elle réalise.</p> @@ -160,7 +158,7 @@ L'affichage de l'écriture à l'écran respecte des conventions de lecture propr <h3 id="ce-que-larchitexte-inscrit-dans-le-support">Ce que l’architexte inscrit dans le support</h3> <h4 id="wysiwym-vs-wysiwyg">WYSIWYM vs WYSIWYG</h4> <p>Selon les formats d’écriture, et lorsqu’on sort du paradigme WYSIWYG pour celui du WYSIWYM, on s’émancipe de la surcouche graphique pour entrer directement dans la couche de la structuration des contenus.</p> -<p><em>What You See Is What You Get</em>, ou WYSIWYG, est l’acronyme généralement employé pour désigner les outils qui adoptent une surcouche graphique pour mettre en page le contenu directement, au risque de ne pas structurer de la façon souhaitée. Le paradigme opposé, <em>What You See Is What You Mean</em>,…</p> +<p><em>What You See Is What You Get</em>, ou WYSIWYG, est l’acronyme généralement employé pour désigner les outils qui adoptent une surcouche graphique pour mettre en page le contenu directement, au risque de ne pas structurer de la façon souhaitée. Le paradigme opposé, <em>What You See Is What You Mean</em>, distingue la mise en page (graphique) du texte de sa structuration. Les formats employées sont généralement en texte brut et permettent souvent de baliser le contenu pour définir la nature des éléments à décrire. C’est le cas par exemple de tous les langages de balisages tels HTML ou XML mais également les langages de balisage léger tels Markdown, AsciiDoc, reStrucredText,…</p> <p>Arrivé à ce niveau, l’agent humain ne dépend plus d’un logiciel particulier pour saisir son texte mais peut faire le choix de l’environnement dans lequel il veut travailler puisque le texte saisi l’est dans un format brut ce qui, a priori, est réalisable dans tous les environnements de saisi.</p> <p>Écrire en texte brut signifie également ouvrir les possibilités de structuration du texte même : ce n’est plus Microsoft Word ou LibreOffice qui décident de quelle manière sont structurées les informations mais le choix d’un format ou d’une saveur particulière d’un format.</p> <p>L’encodage d’un texte en XML illustre bien ce propos. XML pour eXtensible Markup Language; est également un métalangage de balisage et de modélisation du texte. Plus souple que le HTML dont les balises sont figées, XML permet à chaque utilisateur de créer son propre système hiérarchique arborescent par l’élaboration de balises personnalisées. Postérieur d’une décennie au HTML, la publication des recommandations de la première version (1.0) du métalangage XML voit le jour en 1998.</p> @@ -177,7 +175,7 @@ L'affichage de l'écriture à l'écran respecte des conventions de lecture propr <span id="cb1-5"><a href="#cb1-5" aria-hidden="true" tabindex="-1"></a> <<span class="kw">affiliation</span>>Université de Paris</<span class="kw">affiliation</span>></span> <span id="cb1-6"><a href="#cb1-6" aria-hidden="true" tabindex="-1"></a> <<span class="kw">ORCID</span>>XXXXXXX</<span class="kw">ORCID</span>></span> <span id="cb1-7"><a href="#cb1-7" aria-hidden="true" tabindex="-1"></a></<span class="kw">auteur</span>></span></code></pre></div> -<p>Certains formats, comme nous venons de l’observer avec le XML, permettent de choisir ce que l’architexte va écrire dans le texte.</p> +<p>Le format XML est un exemple très explicite. La sémantique du texte y est structurée selon deux dimensions, à la fois en termes de structuration verticale des informations mais aussi dans la saisie des noms des balises qui, en général, renvoient à des éléments lisibles et compréhensibles.</p> <h4 id="définir-le-format">Définir le format</h4> <p>Le terme format est avant tout un terme technique, il délimite les caractéristiques d’un objet. Ces caractéristiques sont formulées par un certain nombres de données, d’instructions, ou de règles. L’objectif est de disposer d’un consensus pour dialoguer autour d’un objet ou de faire communiquer des processus qui traîtent ou qui produisent des formats.</p> <p>Le format est une contrainte technique dans des environnements qui peuvent être très divers : formats d’objets physiques comme le papier, formats informatiques que nous connaissons par l’extension des fichiers sur nos ordinateurs, ou formats littéraires concernant l’agencement des mots et des phrases. Nous nous concentrons ici sur les contraintes techniques et informatiques. En fonction des nécessités d’un système d’exploitation, d’un programme informatique ou d’une plateforme en ligne, il faudra utiliser tel ou tel format. Un format qui n’est pas standard (ces caractéristiques doivent être décrites), qui n’est pas ouvert (il est possible de comprendre comment le format fonctionne) ou qui nécessite un environnement très spécifique pour être lu ou transformé va générer beaucoup d’obstacles pour son utilisation.</p> @@ -200,12 +198,11 @@ L'affichage de l'écriture à l'écran respecte des conventions de lecture propr <p>De la même manière, le type de support sur lequel est sauvegardé une information pose les questions d’accessiblité, de perennité, d’interopérabilité, etc… L’exemple illustrant au mieux cette question est la disquette : qui aujourd’hui peut lire le contenu d’une disquette ?</p> <p>Reprendre Kittler sur le mode protégé et le logiciel n’existe pas sur l’assujetissement.</p> <p>L’auteur devient « usager » = sujet (assujetti) aux logiciels…</p> -<h2 id="cas-détude-léditeur-de-texte-stylo">Cas d’étude : l’éditeur de texte Stylo</h2> -<h3 id="quest-ce-que-stylo">Qu’est-ce que Stylo ?</h3> -<h4 id="grandes-lignes-sur-stylo">Grandes lignes sur Stylo</h4> -<p>Stylo est un éditeur de texte sémantique développé pour l’écriture en sciences humaines et sociales par la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques.</p> +<h2 id="entretien-avec-léditeur-de-texte-stylo">Entretien avec l’éditeur de texte Stylo</h2> +<p>Dans cette deuxième partie, nous procédons à un “entretien” avec l’éditeur de texte sémantique Stylo afin d’étudier ce que Stylo écrit dans le texte. Dans cette analyse, le terme entretien est proposé du fait de la considération du logiciel comme agent actif de la production de l’écriture.</p> +<p>La méthode appliquée ### Qu’est-ce que Stylo ? #### Grandes lignes sur Stylo Stylo est un éditeur de texte sémantique développé pour l’écriture en sciences humaines et sociales par la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques.</p> <p>L’objectif derrière Stylo est de …</p> -<p>Historiquement, Stylo est le fruit d’une discussion commencée en 2017, à laquelle se joint officiellement Huma-Num en 2020. #### Stylo à la CRCEN et à Huma-Num #### Les briques logicielles ### Les formats pivots de Stylo en détail #### La sérialisation des métadonnées en YAML #### L’écriture en Markdown #### La saisie des références bibliographiques en BibTeX ### Ce que Stylo permet ou non de faire (Qu’est-ce que Stylo en tant qu’agent qui écrit ?)</p> +<p>Historiquement, Stylo est le fruit d’une discussion commencée en 2017, à laquelle se joint officiellement Huma-Num en 2020. #### Stylo à la CRCEN et à Huma-Num #### Les briques logicielles ### Les formats pivots de Stylo en détail #### La sérialisation des métadonnées en YAML #### L’écriture en Markdown #### La saisie des références bibliographiques en BibTeX ### Ce que Stylo permet ou non de faire (Qu’est-ce que Stylo en tant qu’agent qui écrit ?) Dépassement du simple rapport de force énoncé précédemment (grâce à une transparence dans les actions de la machine et l’augmentation de la littératie numérique)</p> </div> </div> <footer> diff --git a/src/posts/2024-01-12-l-ecriture-numerique-est-collective.md b/src/posts/2024-01-12-l-ecriture-numerique-est-collective.md index 52fa189..8ab2e13 100644 --- a/src/posts/2024-01-12-l-ecriture-numerique-est-collective.md +++ b/src/posts/2024-01-12-l-ecriture-numerique-est-collective.md @@ -173,7 +173,7 @@ remplir le gabarit. Cet architexte, ce cadre, est régit par des règles qui définissent comment l'on peut écrire mais surtout comment les signes à inscrire doivent être formatés. -#### Des exemples d'études mobilisant l'architexte +#### Revue de la littérature mobilisant l'architexte Goody @@ -213,6 +213,13 @@ le « document » d’un logiciel de traitement de texte est mise en abyme au se de l’ensemble des autres « cadres » qui la rendent possible et la déterminent techniquement et sémiotiquement. +Ce premier cadre de « l'écrit d'écran » ne désigne, pour les auteurs, que +l'écran. +Or, il n'est pas nommé _cadre écran_ mais _cadre matériel_ et devrait renvoyer à +toute la dimension physique d'un ordinateur et pas seulement à l'organe +d'affichage qui, dans cette disposition, apparaît comme central dans le +fonctionnement d'un ordinateur. + Le fait de rendre la couche _hardware_ inanimée dans le production du texte écrit et de renvoyer cette production aux couches supérieures crée deux contradictions. @@ -231,7 +238,7 @@ défendue par les auteurs auparavant. De plus, le renvoi à la surcouche graphique ajoute un masque supplémentaire à ce que nous essayons de voir en-dessous. Ce que nous pouvons en comprendre est que, finalement, la notion d'architexte -telle qu'elle est construite par Souchier et al, est anthropocentrée et +telle qu'elle est construite par Souchier _et al_, est anthropocentrée et s'appuie sur des conventions de lecture (_lettrure_) humaines. Le dépassement de l'écran est un acte symbolique nécessaire pour se soustraire à @@ -241,9 +248,9 @@ au sein d'un système donné. En l'astreignant à un système d'informations comprenant seulement des agents humains, il devient difficile d'inclure l'ordinateur comme un agent agissant de ce système. -Un effet qui nous conforte dans cette situation est justement l'écran et l'objet -virtuel que cet écran nous propose et qui nous réconforte dans notre usage de -l'ordinateur : la page. +Ce système dispose d'un argument de taille (variable) pour nous conforter dans +cette interprétation, l'écran, accompagné d'un objet virtuel qui n'existe que +pour nous réconforter dans notre usage de l'ordinateur : la page. ### Dépassement de l'écran et de la page @@ -277,19 +284,22 @@ l'épaisseur, l'odeur ou tout autre caractéristique physique du papier. La critique énoncée à l'endroit de la page ne doit pas être réduite à une apologie d'un mode sans page. Elle consiste plutôt à montrer qu'à vouloir préserver une habitude pour « ne pas -effrayer » l'utilisateur, la page fait écran devant l'ordinateur, non plus en -tant que simple machine, mais en tant qu'agent d'une énonciation éditoriale. +effrayer » l'utilisateur, la page fait écran devant l'ordinateur, et cache la +machine qui ne devient plus qu'un simple mécanisme au lieu d'être un agent de +l'énonciation éditoriale. -Cette peur de l'informatique relève essentiellement d'une peur que ce qui -définissait l'être humain lui soit arraché et devienne une caractéristique d'une -autre entité, ne permettant plus de définir l'humain en regard de ce que lui +Cette peur de l'informatique relève essentiellement de l'angoisse de +l'arrachement d'une valeur qui définie l'être humain et devienne une caractéristique +d'une autre entité, ne permettant plus de définir l'humain en regard de ce que lui seul est capable de faire (Vitali-Rosati). -Kittler à ce propos, nous rappelle qu'historiquement ce que les caractéristiques +Kittler, à ce propos, nous rappelle qu'historiquement les caractéristiques qui définissent l'être humain sont souvent le symbole du pouvoir et désigne -plutôt les hommes alors qu'à l'instant même ou cette caractéristique devient -déchue, ce sont les femmes qui en héritent et deviennent les expertes en ce -domaine (Kittler ref). +plutôt les hommes alors qu'à l'instant même ou cette caractéristique est +déchue de son statut de marqueur d'une puissance, ce sont les femmes qui en +héritent et deviennent les expertes en ce domaine (Kittler ref). +Il y aurait donc une peur de perdre non seulement une caractéristique de +l'humanité mais surtout une caractéristique de la masculinité. Néanmoins, avant d'en arriver à cette émotion forte qu'est la peur et qui traduit la non capacité à définir l'être humain, nous pouvons nous appuyer sur @@ -419,7 +429,13 @@ _What You See Is What You Get_, ou WYSIWYG, est l'acronyme généralement employ pour désigner les outils qui adoptent une surcouche graphique pour mettre en page le contenu directement, au risque de ne pas structurer de la façon souhaitée. -Le paradigme opposé, _What You See Is What You Mean_,... +Le paradigme opposé, _What You See Is What You Mean_, distingue la mise en page +(graphique) du texte de sa structuration. +Les formats employées sont généralement en texte brut et permettent souvent de +baliser le contenu pour définir la nature des éléments à décrire. +C'est le cas par exemple de tous les langages de balisages tels HTML ou XML mais +également les langages de balisage léger tels Markdown, AsciiDoc, +reStrucredText,... Arrivé à ce niveau, l'agent humain ne dépend plus d'un logiciel particulier pour saisir son texte mais peut faire le choix de l'environnement dans lequel il veut @@ -494,8 +510,11 @@ L'auteur René Dupont prendrait alors la forme suivante : </auteur> ``` -Certains formats, comme nous venons de l'observer avec le XML, permettent de -choisir ce que l'architexte va écrire dans le texte. +Le format XML est un exemple très explicite. +La sémantique du texte y est structurée selon deux dimensions, à la fois en termes +de structuration verticale des informations mais aussi dans la saisie des noms +des balises qui, en général, renvoient à des éléments lisibles et compréhensibles. + #### Définir le format @@ -597,7 +616,13 @@ l'assujetissement. L'auteur devient « usager » = sujet (assujetti) aux logiciels... -## Cas d'étude : l'éditeur de texte Stylo +## Entretien avec l'éditeur de texte Stylo +Dans cette deuxième partie, nous procédons à un "entretien" avec l'éditeur de +texte sémantique Stylo afin d'étudier ce que Stylo écrit dans le texte. +Dans cette analyse, le terme entretien est proposé du fait de la considération +du logiciel comme agent actif de la production de l'écriture. + +La méthode appliquée ### Qu'est-ce que Stylo ? #### Grandes lignes sur Stylo Stylo est un éditeur de texte sémantique développé pour l'écriture en sciences @@ -616,3 +641,6 @@ laquelle se joint officiellement Huma-Num en 2020. #### La saisie des références bibliographiques en BibTeX ### Ce que Stylo permet ou non de faire (Qu'est-ce que Stylo en tant qu'agent qui écrit ?) +Dépassement du simple rapport de force énoncé précédemment (grâce à une +transparence dans les actions de la machine et l'augmentation de la littératie +numérique) |