From d089491ce40a66f5208120f07650dd9fc5745028 Mon Sep 17 00:00:00 2001 From: RochDLY Date: Mon, 26 Feb 2024 19:35:59 +0100 Subject: =?UTF-8?q?edit=20billet=20=C3=A9criture=20collective?= MIME-Version: 1.0 Content-Type: text/plain; charset=UTF-8 Content-Transfer-Encoding: 8bit début du cas d'étude --- ...-01-12-l-ecriture-numerique-est-collective.html | 59 +++++++++++++++------- 1 file changed, 42 insertions(+), 17 deletions(-) (limited to 'docs') diff --git a/docs/posts/2024-01-12-l-ecriture-numerique-est-collective.html b/docs/posts/2024-01-12-l-ecriture-numerique-est-collective.html index 96bd56e..497d271 100644 --- a/docs/posts/2024-01-12-l-ecriture-numerique-est-collective.html +++ b/docs/posts/2024-01-12-l-ecriture-numerique-est-collective.html @@ -47,9 +47,11 @@
  • Étude de cas : l’éditeur de texte Stylo
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  • Conclusion
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    La controverse sur l’écriture

    Définir l’écriture tient généralement de l’anthropologie ou des lettres, la controverse à ce sujet est très large. Christin en dresse la cartographie en distingant deux tendances principales : l’écriture selon les traces ou selon les signes. Dans un cas comme dans l’autre, ce qui défini finalement l’écriture est l’inscription dans la matière.

    Les particularités de l’écriture numérique

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    Lorsqu’il s’agit de convoquer l’écriture numérique nous pensons tout de suite à un ordinateur, aux claviers, aux écrans et au pointeur qui clignote dans un éditeur de texte ou dans le champ d’un formulaire en ligne. Avec le numérique ubiquitaire (Citton), ces pratiques d’écriture sont ancrées dans nos habitudes au point de ne plus les remettre en question (trouver la ref). Les dispositifs d’écriture analogique sont ainsi renvoyés à l’état de vestiges archaïques : par exemple, les machines à écrire, fabriquées méticuleusement par des ingénieurs et des designers et qui ont fait la fierté et la renommée de certaines entreprises comme Olivetti en Italie, sont complètement désuètes et inutilisées depuis une trentaine d’années. Elles sont aujourd’hui exposées dans des musées (entre autres au MoMA et au Centre Pompidou) et sont exhibées lors d’exposition en lien avec les designers qui les ont conçues1.

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    Lorsqu’il s’agit de convoquer l’écriture numérique nous pensons tout de suite à un ordinateur, aux claviers, aux écrans et au pointeur qui clignote dans un éditeur de texte ou dans le champ d’un formulaire en ligne. Avec le numérique ubiquitaire (Citton), ces pratiques d’écriture sont ancrées dans nos habitudes au point de ne plus les remettre en question (trouver la ref). Les dispositifs d’écriture analogique sont ainsi renvoyés à l’état de vestiges archaïques : par exemple, les machines à écrire, fabriquées méticuleusement par des ingénieurs et des designers et qui ont fait la fierté et la renommée de certaines entreprises comme Olivetti en Italie, sont complètement désuètes et inutilisées depuis une trentaine d’années. Elles sont aujourd’hui exposées dans des musées (entre autres au MoMA et au Centre Pompidou) et appartiennent aux collections permanentes ou sont exhibées lors d’exposition en lien avec les designers qui les ont conçues1.

    Machine à écrire portative @@ -80,13 +82,13 @@

    Crédits : © Adagp, Paris. Crédit photographique : Jean-Claude Planchet - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP. Réf. image : 4F40212 [2003 CX 6098]. Diffusion image : l’Agence Photo de la RMN

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    Pourtant, les derniers modèles fabriqués par ces entreprises l’ont été dans les années 1980 ou 1990, comme c’est le cas de l’ETP 55 Portable2) et intégre dès la fin des années 1970 un fonctionnement électronique. Les constructeurs ont opéré un changement de paradigme de l’analogique vers le numérique à ce moment-là et suivi les innovations technologiques informatiques. Pour preuve, en 1983, Perry A. King et Antonio Macchi Cassia réussissent à produire le premier ordinateur personnel d’Olivetti avec le M10 en adaptant un clavier à un écran à cristaux liquide. Cet ordinateur, équipé du processeur Intel 80C85 en 8-bits, pouvait également se connecter à tout un ensemble de périphériques comme des imprimantes.

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    Pourtant, les derniers modèles fabriqués par ces entreprises l’ont été dans les années 1980 ou 1990, comme c’est le cas de l’ETP 55 Portable2) et y intègrent des composants électroniques dès la fin des années 1970. Les constructeurs ont opéré un changement de paradigme de l’analogique vers le numérique à ce moment-là et suivi les innovations technologiques informatiques. Pour preuve, en 1983, Perry A. King et Antonio Macchi Cassia réussissent à produire le premier ordinateur personnel d’Olivetti avec le M10 en adaptant un clavier à un écran à cristaux liquide. Cet ordinateur, équipé du processeur Intel 80C85 en 8-bits, pouvait également se connecter à tout un ensemble de périphériques comme des imprimantes.

    Photo d’un M10

    Crédits : Photo trouvée sur le blog Munk.org le 22 février 2024.

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    Il faut se rappeler qu’au début des années 1980 il n’est pas encore certain que l’ordinateur personnel (avec sa tour et son écran à tube cathodique) deviendra l’outil d’écriture par excellence. À cette époque, les machines à écrire ont encore quelques avantages sur les plans esthétique, financier et elles sont encore implantées à la fois dans les sphères professionnelles et personnelles.

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    Il faut se rappeler qu’au début des années 1980 il n’est pas encore certain que l’ordinateur personnel (avec sa tour et son écran à tube cathodique) deviendra l’outil d’écriture par excellence. À cette époque, les machines à écrire ont encore quelques avantages sur les plans esthétique, financier et sociales puisqu’elles sont encore implantées à la fois dans les sphères professionnelles et personnelles.

    Matthew Kirschenbaum détaille dans son ouvrage (ref) la bataille entre les fournisseurs de logiciels de traitement de texte durant cette décennie pour obtenir en obtenir le monopole. Avant l’avènement des interfaces graphiques, la seule chose affichée à l’écran était un terminal et la navigation se faisait au moyen de commandes (rappeler les premiers logiciels). De plus, en dehors de logiciels plus complexe comme TeX, développé par Donald Knuth, il n’était pas aisé de gérer la mise en page des documents depuis des éditeurs de texte ou premiers traitements de texte. Ainsi, écrire sur un support connecté paraît aujourd’hui être une évidence alors qu’elle a demandé de lourds efforts à une époque où cette évidence était incertaine.

    L’écriture numérique est ainsi à distinguer de l’écriture dans un environnement numérique : un ordinateur, Internet, le Web, une calculatrice ou une machine à écrire. En tant qu’abstraction, l’écriture numérique est une représentation du monde donnée, dont la qualification à travers un medium permet de l’incarner physiquement mais pas de la circonscrire. Cette représentation numérique du monde n’est pas nouvelle et ce n’est pas l’ordinateur qui l’a apporté. À notre connaissance, son origine remonte aux prémices de l’écriture et des développements des systèmes monétaires, nous dit C. Herrenschmidt (2007).

    Dorénavant, lorsque nous ferons référence à l’écriture numérique nous parlerons d’une écriture numérique dans un environnement informatique.

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    La première caractéristique est d’ordre computationnel : l’écriture devient calculable et peut donc faire l’objet d’instructions (Crozat, Bouchardon, Petit, Kembellec, Herrenschmidt, Vitali-Rosati, Kittler, Bachimont, Merzeau). Pour réaliser cette prouesse dans un environnement informatique, on procède a une équivalence où chaque signe que l’on peut y inscrire à son pendant unique sous forme de bits. Lorsque chaque caractère peut être identifié en tant que nombre, il devient possible d’implémenter ce modèle dans une machine et de lui demander, sous forme d’instructions, d’appliquer des calculs.

    L’exemple idéal pour illustrer cette caractéristique n’est rien de moins que la machine imaginée par Alan Turing, qu’il présente en 1936 dans son article “On Computable Numbers, with an Application to the Entscheidungsproblem” dans la section Computing machines. Il ne s’agit pas d’une machine physique mais d’un modèle théorique, une machine abstraite fondamentale pour les développements futurs de l’informatique. Cette machine est constituée de plusieurs éléments :