From 9eafc259d398c8efaaaeb440dd2d7bb56ac3201a Mon Sep 17 00:00:00 2001 From: RochDLY Date: Mon, 9 Sep 2024 11:25:33 +0200 Subject: billet sur le document ajout de quelques notes en introduction pour cadrer le propos --- ...e-medium-au-coeur-des-pratiques-d-ecriture.html | 22 ++++++++++++++++++---- 1 file changed, 18 insertions(+), 4 deletions(-) (limited to 'docs') diff --git a/docs/posts/2024-08-07-le-medium-au-coeur-des-pratiques-d-ecriture.html b/docs/posts/2024-08-07-le-medium-au-coeur-des-pratiques-d-ecriture.html index febe0c9..67e09d5 100644 --- a/docs/posts/2024-08-07-le-medium-au-coeur-des-pratiques-d-ecriture.html +++ b/docs/posts/2024-08-07-le-medium-au-coeur-des-pratiques-d-ecriture.html @@ -73,8 +73,11 @@

Introduction

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Le texte et les théories qui s’y rapportent fondent leur épistémologie autour du signe (barthes?). Lorsqu’il s’agit d’étudier un texte, que l’on vienne de la sémiologie, de la philologie ou de la génétique des textes, ce sont les unités sémiotiques, les mots et autres agencements de signes qui constituent l’objet étudié. Cependant, cette perspective ne permet pas de rendre compte de ce que pourrait être une épistémologie du document, celui-ci étant pour l’instant défini dans son appareil le plus simple par l’équation (Pédauque, 2003, 2006):

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L’objet qu’est la publication scientifique désigne communément un ensemble d’artefacts que l’on réunit sous cette appellation parce qu’elle caracérise une modalité de communication et de diffusion des travaux menés par les acteurs de la recherche. Parmi ces artefacts, les plus communs sont les ouvrages collectifs, les monographies, les revues, les actes liés à des événements scientifiques (colloque, journée d’étude, etc.), les thèses ou encore les mémoires. Malgré le fait que leur nature soit différente pour chacun d’entre eux, tous ces artefacts ont une particularité commune qui nous permet de les regrouper. Ce qui les relie ne se trouve pas à l’intérieur même de ces documents mais dans le processus de fabrication ces derniers. Les publications scientifiques regroupent une diversité d’artefacts parce qu’elles font l’objet d’un traitement qui leur est propre : la relecture par les pairs. C’est un fait remarquable puisque, pour cette catégorie contrairement à d’autres, les artefacts ne sont pas indexés selon une composante qui permettrait de décrire le type d’artefact dont il s’agit mais le sont d’une part par un gage de qualité du contenu qui a été validé par les pairs en amont de la publication et d’autres parts, le sont par une forme de reconnaissance sociale puisque l’objet en question sera probablement repris et/ou cité par d’autres membres de la communauté concernée.

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Tandis que le texte scientifique est l’élément qui fait l’objet de cette relecture attentive de la part des pairs, nous nous intéressons à un autre aspect de ces artefacts qui nous permettrait de tous les désigner sans avoir à définir toutes leurs propriétés, il s’agit de la notion de document.

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Un document, dans son sens le plus large et le plus simple, est défini par l’équation (Pédauque, 2003, 2006) :

Document = Support + Inscription

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Le texte et les théories qui s’y rapportent fondent leur épistémologie autour du signe (barthes?). Lorsqu’il s’agit d’étudier un texte, que l’on vienne de la sémiologie, de la philologie ou de la génétique des textes, ce sont les unités sémiotiques, les mots et autres agencements de signes qui constituent l’objet étudié. Cependant, cette perspective ne permet pas de rendre compte de ce que pourrait être une épistémologie du document.

Les conditions de rédaction d’un texte sur une stèle, un post-it, une ardoise, du papier ou de la silice ne sera pas composé dans Les conditions de l’établissement d’un document durant l’Antiquité ne sont pas comparables aux conditions que l’on connait au 21e siècle avec le numérique. En ce sens

Un document … puis un document numérique (zacklad?)

Afin de pouvoir

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Néanmoins, il ne s’agit pas uniquement de se livrer à autrui, d’ailleurs ce n’est pas le regard que l’autre peut porter sur soi qui importe. Qu’il s’agisse de Sénèque ou d’Antoine, leur méthode convoque un autre qui est soit « public », soit « témoin ». L’autre ainsi convoqué dans ce mouvement d’extériorisation est avant tout un autre social et politique. Finalement, le philosophe se doit d’être irréprochable, sa conduite doit correspondre à l’image attendu d’un philosophe dans l’école mais aussi et surtout dans la cité (grecque). Il ne dépend pas du regard que peuvent porter les citoyens sur lui, mais plutôt d’un système de valeurs qui le détermine en tant que philosophe. La question de la maîtrise de soi et de l’examen de conscience est donc fondamentalement éthique et sociale. Ainsi, le philosophe se réalise entre autre au travers d’un espace, le document, dont la fonction principale est de reccueillir et de matérialiser les médiations permettant l’émergence du philosophe. En ce sens, le philosophe ne pré-existe pas le document mais en devient le produit.

P. Hadot nous signale également que cette tradition de l’exercice philosophique a perduré sous d’autres formes jusqu’à nos jours, d’abord reprise par les chrétiens comme en témoigne les écrits de Saint-Antoine, Saint-Augustin ou encore Thomas d’Aquin puis reprise par des philosophes tels que Descartes et Rousseau que nous avons nommé précédemment et enfin certains philosophes contemporains à l’image de Foucault (hadot__?).

Au-delà du lien émis entre les philosophes de chaque époque, P. Hadot met en évidence l’apport épistémologique de l’héritage grec dans notre acception contemporaine des sciences humaines (hadot__?, p.). Cet héritage se traduit en partie par la présence de documents circulant entre les pairs de cette sphère savante mais aussi dans l’espace public. Ces documents peuvent être englobés sous le terme de publication scientifique.

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Historiquement …

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L’histoire des publications scientifiques remonte à l’apparition de plusieurs dispositifs de transmission des informations : voie postale + imprimerie

Le document numérique au prisme de la théorie des médias

  1. Définir le document (faire un bref point de présentation de Pédauque)
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Le document est un objet délicat à définir tant il revêt des formes différentes. C’est certainement lié au fait que l’emploi du terme document désigne une multitude d’objets que nous manipulons au quotidien dans différents lieux et espaces sociaux, que ce soit sur le lieu de travail, à l’école ou à l’université, dans des administrations publiques ou encore chez soi. Un document peut très bien prendre l’apparence d’un formulaire administratif laissé sur le coin d’un bureau ou un livre bien ordonné sur une étagère d’une bibliothèque ou encore une photographie stockée dans les locaux des Archives nationales. La notion de document est finalement un terme très générique que l’on a du mal à circonscrire du fait qu’il puisse désigner autant d’objets divers.

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D’un point de vue étymologique, le Gaffiot nous indique que documentum signifie « exemple, modèle, leçon, enseignement, démonstration », définition qui ne fait pas forcément référence à un support de l’information alors que dans son acception plus contemporaine l’on désigne un document par celui-ci.

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Les travaux de Paul Otlet Les travaux de Suzanne Briet

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Donker Duyvis :

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A document is the repository of an expressed thought. Consequently its contents have a spiritual character. The danger that blunt unification of the outer form exercises a repercussion on the contents in making the latter characterless and impersonal, is not illusory…. In standardizing the form and layout of documents it is necessary to restrict this activity to that which does not affect the spiritual contents and which serves to remove a really irrational variety. (Donker Duyvis, 1942. Translation from Voorhoeve, 1964, 48)

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Note : Nous ne sommes pas d’accord avec cette proposition !! Outre-Atlantique, Buckland (1997) défini le document à partir de la documentation et des travaux de Paul Otlet et de Suzanne Briet du début du 20e siècle. La documentation serait comprise comme un ensemble d’informations – communément appelés documents – et un système d’organisation et de recherche des connaissances à l’intérieur de ce jeu d’informations.

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Le collectif Roger T. Pédauque Revenir sur le phénomène de documentarisation fin 19e et début 20e. Puis redocumentarisation à l’aube du 21e s.

Le document peut-être appréhendé sous différents prismes, Pédauque (2006) nous en offre trois :

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Les travaux de la document academy

  1. Définir le document numérique (pour Pedauque, = donnees + structure avec un devenir du type document XML = donnees structurees + mise en forme (= dissociation mise en page de la structure qui elle est réalisée par du XSL et pas XML (Pedauque + Le Crosnier + infocom)
  2. Histoire des langages de balisages (depuis SGML) et usage dans les chaînes éditoriales scientifiques (avec en fin l’exemple du schema XML-TEI COMMONS + Sens public en Markdown + ekdosis (attention LaTeX est à la fois un système de balisage et un système de commandes)
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  4. Considérer ce document comme une medium +
  5. Considérer ce document comme un medium
    • Rappel McLuhan sur le fait que le medium = le message : il n’y a pas de medium mais que des médiations
    • C’est également la proposition de Kittler, à développer
    • Repris par l’éditorialisation (Merzeau + Vitali-Rosati). Faire un point sur editorialisation dans les courants francophones depuis Pédauque.
    • ajouter dans cette partie (après rappel theorie des medias) que document numerique = donnees + structures + support (là où le support disparait chez Pedauque, la theorie des medias nous permet de penser le support du numérique comme composante du document numérique : hardware + software. Exemple de document qui ne sont plus lisibles du fait de la non retrocompatibilité ou des licences propriétaires. Autre exemple très important, le support détermine ce que l’on peut faire ou non dans un document, ce qui change drastiquement la façon dont le document sera composé.)
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    • désaccord avec Pédauque (sujet qui faisait deja discorde entre les chercheurs participant à Pédauque) sur le fait que la dimension publique est une composante fondamentale d’un document, sans elle il ne s’agit pas d’un document (ça c’est la vision de document = medium = social). Or il s’agit plutot de signifier que sans médiation il ne s’agit pas d’un document. A quoi limite-t-on les médiations ? Si c’est aux acteurs uniquement humains et en capacité de lire/écrire alors le document est circonscrit à un cercle très privé d’individus. En se positionnant du côté du nouveau matérialisme …
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    • désaccord avec Pédauque (sujet qui faisait deja discorde entre les chercheurs participant à Pédauque) sur le fait que la dimension publique est une composante fondamentale d’un document, sans elle il ne s’agit pas d’un document (ça c’est la vision de document = medium = social). Or il s’agit plutôt de signifier que sans médiation il ne s’agit pas d’un document. À quoi limite-t-on les médiations ? Si c’est aux acteurs uniquement humains et en capacité de lire/écrire alors le document est circonscrit à un cercle très privé d’individus. En se positionnant du côté du nouveau matérialisme …
    • on peut ajouter un exemple sur la durée de vie très courte de certains documents qui deviennent inaccessibles si non maintenus comme c’est le cas de la bibliographie de Pedauque qui n’est plus accessible, même sur internet archive
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D’autres travaux plus récents sur l’éditorialisation (Vitali-Rosati), propose également une autre forme de dépassement de cette posture essentialiste par la mobilisation de théories provenant du courant posthumaniste (Hayles, Barad) …

En revenant à la dimension sociale que Pédauque attache au document en tant que medium, et aux conditions de lecture / écriture de ces documents, il est nécessaire d’ajouter à cette définition la prise en compte de l’environnement numérique pour qu’une communauté puisse accéder à ce document. Cet environnement ne doit pas être réduit à une simple couche logicielle permettant d’accéder au document, mais doit prendre en considération la totalité des protocoles, des formats, des règles et normes qui déterminent les possibilités d’établissement d’un document.

Toutefois, cette proposition pourrait rencontrer une limite selon la taille de la sphère sociale concernée par un document, car elle sous-entendrait une préconisation pour un environnement numérique et unique identique pour toutes les personnes concernées. Au contraire, le modèle de représentation numérique défendue dans cette thèse, à l’instar de la thèse de l’ouvrage L’Éloge du bug (vitali-rosati_eloge_2024?) doit être pluriel.

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Proposition de définition du document : tout espace délimité et figé à un instant donné regroupant des traces et des indices organisés qui puissent être lues.

Hadot, P. (2002). Exercices spirituels et philosophie antique (Nouv éd rev. et augm édition). Albin Michel. -- cgit v1.2.3