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<li><a href="#la-controverse-sur-lécriture" id="toc-la-controverse-sur-lécriture">La controverse sur l’écriture</a></li>
<li><a href="#les-particularités-de-lécriture-numérique" id="toc-les-particularités-de-lécriture-numérique">Les particularités de l’écriture numérique</a></li>
<li><a href="#détails-de-laction-décriture-dans-lordinateur" id="toc-détails-de-laction-décriture-dans-lordinateur">Détails de l’action d’écriture dans l’ordinateur</a></li>
+</ul></li>
+<li><a href="#larchitexte-écrit-dans-le-texte" id="toc-larchitexte-écrit-dans-le-texte">L’architexte écrit dans le texte</a>
+<ul>
+<li><a href="#définition-de-larchitexte" id="toc-définition-de-larchitexte">Définition de l’architexte</a></li>
<li><a href="#larchitexte-nest-pas-quune-surface" id="toc-larchitexte-nest-pas-quune-surface">L’architexte n’est pas qu’une surface</a></li>
<li><a href="#dépassement-de-lécran-et-de-la-page" id="toc-dépassement-de-lécran-et-de-la-page">Dépassement de l’écran et de la page</a></li>
<li><a href="#ce-que-larchitexte-inscrit-dans-le-support" id="toc-ce-que-larchitexte-inscrit-dans-le-support">Ce que l’architexte inscrit dans le support</a></li>
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<h3 id="la-controverse-sur-lécriture">La controverse sur l’écriture</h3>
<p>Définir l’écriture tient généralement de l’anthropologie ou des lettres, la controverse à ce sujet est très large. Christin en dresse la cartographie en distingant deux tendances principales : l’écriture selon les traces ou selon les signes. Dans un cas comme dans l’autre, ce qui défini finalement l’écriture est l’inscription dans la matière.</p>
<h3 id="les-particularités-de-lécriture-numérique">Les particularités de l’écriture numérique</h3>
-<p>Crozat Bachimont Petit Bouchardon Kembellec Merzeau Vitali-Rosati Kittler</p>
+<p>Lorsqu’il s’agit de convoquer <em>l’écriture numérique</em> nous pensons tout de suite à un ordinateur, aux claviers, aux écrans et au pointeur qui clignote dans un éditeur de texte ou dans le champ d’un formulaire en ligne. Avec le numérique ubiquitaire (Citton), ces pratiques d’écriture sont ancrées dans nos habitudes au point de ne plus les remettre en question (trouver la ref). Les dispositifs d’écriture analogique sont ainsi renvoyés à l’état de vestiges archaïques : par exemple, les machines à écrire, fabriquées méticuleusement par des ingénieurs et des designers et qui ont fait la fierté et la renommée de certaines entreprises comme Olivetti en Italie, sont complètement désuètes et inutilisées depuis une trentaine d’années. Elles sont aujourd’hui exposées dans des musées (entre autres au MoMA et au Centre Pompidou) et sont exhibées lors d’exposition en lien avec les designers qui les ont conçues<a href="#fn1" class="footnote-ref" id="fnref1" role="doc-noteref"><sup>1</sup></a>.</p>
+<figure>
+<img src="https://www.photo.rmn.fr/CorexDoc/RMN/Media/TR1/YECPH3/07-521403.jpg" title="Machine à écrire portative" alt="Machine à écrire portative" />
+<figcaption aria-hidden="true">Machine à écrire portative</figcaption>
+</figure>
+<p>Crédits : © Adagp, Paris. Crédit photographique : Georges Meguerditchian - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP. Réf. image : 4N40151. Diffusion image : <a href="https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&amp;IID=2C6NU0CU7GAD">l’Agence Photo de la RMN</a></p>
+<figure>
+<img src="https://www.photo.rmn.fr/CorexDoc/RMN/Media/TR1/VYKH9X/13-519016.jpg" title="Publicité pour la machine à écrire Valentine" alt="Publicité pour la machine à écrire Valentine" />
+<figcaption aria-hidden="true">Publicité pour la machine à écrire Valentine</figcaption>
+</figure>
+<p>Crédits : © Adagp, Paris. Crédit photographique : Jean-Claude Planchet - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP. Réf. image : 4F40212 [2003 CX 6098]. Diffusion image : <a href="https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&amp;IID=2C6NU0DWCD6W">l’Agence Photo de la RMN</a></p>
+<p>Pourtant, les derniers modèles fabriqués par ces entreprises l’ont été dans les années 1980 ou 1990, comme c’est le cas de l’ETP 55 Portable<a href="#fn2" class="footnote-ref" id="fnref2" role="doc-noteref"><sup>2</sup></a>) et intégre dès la fin des années 1970 un fonctionnement électronique. Les constructeurs ont opéré un changement de paradigme de l’analogique vers le numérique à ce moment-là et suivi les innovations technologiques informatiques. Pour preuve, en 1983, Perry A. King et Antonio Macchi Cassia réussissent à produire le premier ordinateur personnel d’Olivetti avec le M10 en adaptant un clavier à un écran à cristaux liquide. Cet ordinateur, équipé du processeur Intel 80C85 en 8-bits, pouvait également se connecter à tout un ensemble de périphériques comme des imprimantes.</p>
+<figure>
+<img src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/0d/Sottsass05.JPG/120px-Sottsass05.JPG%20%22Photo%20d&#39;un%20M10%22" alt="Photo d’un M10" />
+<figcaption aria-hidden="true">Photo d’un M10</figcaption>
+</figure>
+<p>Crédits : Photo trouvée sur <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Olivetti_computers#/media/File:Sottsass05.JPG">Wikipédia</a> le 22 février 2024.</p>
+<p>Il faut se rappeler qu’au début des années 1980 il n’est pas encore certain que l’ordinateur personnel (avec sa tour et son écran à tube cathodique) deviendra l’outil d’écriture par excellence. À cette époque, les machines à écrire ont encore quelques avantages sur les plans esthétique, financier et elles sont encore implantées à la fois dans les sphères professionnelles et personnelles.</p>
+<p>Matthew Kirschenbaum détaille dans son ouvrage (ref) la bataille entre les fournisseurs de logiciels de traitement de texte durant cette décennie pour obtenir en obtenir le monopole. Avant l’avènement des interfaces graphiques, la seule chose affichée à l’écran était un terminal et la navigation se faisait au moyen de commandes (rappeler les premiers logiciels). De plus, en dehors de logiciels plus complexe comme <code>TeX</code>, développé par Donald Knuth, il n’était pas aisé de gérer la mise en page des documents depuis des éditeurs de texte ou premiers traitements de texte. Ainsi, écrire sur un support connecté paraît aujourd’hui être une évidence alors qu’elle a demandé de lourds efforts à une époque où cette évidence était incertaine.</p>
+<p>L’écriture numérique est ainsi à distinguer de l’écriture dans un environnement numérique : un ordinateur, Internet, le Web, une calculatrice ou une machine à écrire. En tant qu’abstraction, l’écriture numérique est une représentation du monde donnée, dont la qualification à travers un medium permet de l’incarner physiquement mais pas de la circonscrire. Cette représentation numérique du monde n’est pas nouvelle et ce n’est pas l’ordinateur qui l’a apporté. À notre connaissance, son origine remonte aux prémices de l’écriture et des développements des systèmes monétaires, nous dit C. Herrenschmidt (2007).</p>
+<p>Dorénavant, lorsque nous ferons référence à l’écriture numérique nous parlerons d’une écriture numérique dans un environnement informatique.</p>
+<p>L’écriture numérique diffère d’une écriture plus traditionnelle (du monde de l’imprimerie) et se distingue notamment par deux caractéristiques que sont la calculabilité et la séparation du geste et de l’inscription.</p>
+<p>La première caractéristique est d’ordre computationnel : l’écriture devient calculable et peut donc faire l’objet d’instructions (Crozat, Bouchardon, Petit, Kembellec, Herrenschmidt, Vitali-Rosati, Kittler, Bachimont, Merzeau). Pour réaliser cette prouesse dans un environnement informatique, on procède a une équivalence où chaque signe que l’on peut y inscrire à son pendant unique sous forme de <em>bits</em>. Lorsque chaque caractère peut être identifié en tant que nombre, il devient possible d’implémenter ce modèle dans une machine et de lui demander, sous forme d’instructions, d’appliquer des calculs.</p>
+<p>L’exemple idéal pour illustrer cette caractéristique n’est rien de moins que la machine imaginée par Alan Turing, qu’il présente en 1936 dans son article “On Computable Numbers, with an Application to the Entscheidungsproblem” dans la section <em>Computing machines</em>. Il ne s’agit pas d’une machine physique mais d’un modèle théorique, une machine abstraite fondamentale pour les développements futurs de l’informatique. Cette machine est constituée de plusieurs éléments :</p>
<ul>
-<li>calculabilité</li>
-<li>la frappe sur le clavier est désacouplée de l’acte d’inscrire (si l’acte d’inscrire défini l’écriture, c’est la machine qui écrit et pas l’auteur, mais qu’écrit-elle ?)</li>
+<li>un ruban (<em>tape</em>) divisé en sections (appelés <em>squares</em>) dont chacune peut porter un symbole (0 ou 1 car cette machine est dans un système binaire).</li>
+<li>un organe de lecture (<em>scan</em>) pour lire les symboles un à un (<em>scanned square and scanned symbol</em>) et d’écriture pour modifier un symbole ou en écrire une nouveau si la section est vide</li>
+<li>une mémoire pour se rappeler des sections déjà scannées (<em>remember some of the symbols which it has “seen” (scanned) previously</em>)</li>
+<li>des instructions pour se déplacer sur le ruban, soit une case vers la gauche soit une case vers la droite, lire et écrire (<em>scan and print</em>) ou modifier la case scannée et se redéplacer (ou s’arrêter).</li>
</ul>
-<p>L’écriture numérique se distingue en premier lieu par sa caractéristique computationnelle : elle est calculable (Crozat, Bouchardon, Petit, Kembellec. Vitali-Rosati, Kittler, Bachimont, Merzeau). Ce qui veut dire que, dans un environnement informatique, chaque signe que l’on peut y inscrire à son pendant unique sous forme de <em>bits</em>. Lorsque chaque caractère peut être identifié en tant que nombre, il devient possible d’implémenter ce modèle dans une machine et de lui demander, sous forme d’instructions, d’appliquer des calculs.</p>
-<p>Exemple de Turing (cf machine de Turing).</p>
-<p>Le passage du signe à l’unité atomique et discrète qu’est le nombre signifie un changement de représentation du monde (cf <em>worldview</em> de K. Hayles) : le monde n’est plus signifié par des mots ou des concepts mais le devient par des chiffres. Comme McLuhan nous le rappelle dès 1964, les alphabets composés de lettres (contrairement à ceux composés de pictogrammes) sont asémantiques. Si toutefois les alphabets sont liés à une culture d’où ils émergent, l’abstraction nécessaire pour représenter le monde sous forme de chiffres détacherait <em>a priori</em> cette vision de tout sens. En dehors de tout modèle mathématiques abstrait, et cela quel que soit le langage ou la base utilisée pour l’écrire, <code>3</code>, <code>trois</code>, <code>three</code>, <code>III</code>, <code>0011</code>, <code>zéro zéro un un</code>, un chiffre ne signifie pas grand chose s’il n’est pas associé à un système de valeurs particulier, par exemple le système métrique ou le système international (Herrenschmidt 2007, voir intro).</p>
+<p>Théoriquement, le ruban sur lequel la machine exécute ses programmes est infini vers la gauche et vers la droite et cela afin de permettre l’exécution des instructions les plus complexes. La machine de Turing ne s’intéresse pas aux résultats des instructions, ni à leur signification. L’espace de la machine, aussi vaste soit-il, n’est composé que de séries de 0 et de 1 et de différents états, renvoyant à des instructions, permettant ainsi à la machine de modifier son propre espace.</p>
+<p>Le passage du signe à l’unité atomique et discrète qu’est le chiffre signifie un changement de représentation du monde (cf <em>worldview</em> de K. Hayles) : le monde n’est alors plus signifié par des mots ou des concepts mais le devient par des chiffres. Comme McLuhan nous le rappelle dès 1964, les alphabets composés de lettres (contrairement à ceux composés de pictogrammes) sont asémantiques. Si toutefois les alphabets sont liés à une culture d’où ils émergent, l’abstraction nécessaire pour représenter le monde sous forme de chiffres détacherait <em>a priori</em> cette vision de tout sens. En dehors de tout modèle mathématiques abstrait, et cela quel que soit le langage ou la base utilisée pour l’écrire, <code>3</code>, <code>trois</code>, <code>three</code>, <code>III</code>, <code>0011</code>, <code>zéro zéro un un</code>, un chiffre ne signifie pas grand chose s’il n’est pas associé à un système de valeurs particulier, par exemple le système métrique ou le système international (Herrenschmidt 2007, voir intro).</p>
<p>En échange de cette perte de signification, l’écriture numérique y gagne cette particularité d’être calculable et mesurable. Dès lors, il devient possible de mesurer des distances ou des écarts entre des lettres, des mots ou des concepts, des données dans un environnement donné.</p>
<p>[ajouter une note sur le propos de Luca Paltrienieri]</p>
-<p>L’écriture numérique est ainsi à distinguer de l’écriture dans un environnement numérique donné : l’informatique. Cette représentation numérique du monde n’est pas nouvelle et ce n’est pas l’ordinateur qui l’a apporté. À notre connaissance, son origine remonte aux prémices de l’écriture et des développements des systèmes monétaires, nous dit C. Herrenschmidt (2007).</p>
-<p>Dorénavant, lorsque nous ferons référence à l’écriture numérique nous parlerons d’une écriture numérique dans un environnement informatique.</p>
<p>Deuxième caractéristique, l’écriture numérique se distingue également des autres types d’écriture parce qu’il s’agit de la première écriture où le geste d’écrire ne correspond pas à l’action d’inscription du signe sur son support. Lorsqu’on appuie sur une touche du clavier, la lettre n’est pas inscrite à l’écran : on donne une instruction à la machine d’inscrire un signe dans le disque dur, puis de l’afficher à l’écran dans un logiciel particulier (Kittler, Souchier, etc). Pour comprendre un peu mieux cette particularité, nous pouvons observer le fonctionnement d’un ordinateur.</p>
<h3 id="détails-de-laction-décriture-dans-lordinateur">Détails de l’action d’écriture dans l’ordinateur</h3>
<p>La représentation d’un ordinateur contemporain est un souvent associé à un couple matériel/logiciel (que l’on trouve fréquemment sous l’appellation anglaise <em>hardware</em>/<em>software</em>). La partie matérielle concerne tous les composants électroniques (carte mère, mémoires, périphériques, etc.), alors que la partie logicielle englobe tous les programmes permettant d’interagir avec la partie matérielle, comme le BIOS (<em>Basic Input Output System</em>), le système d’exploitation ou encore un logiciel de traitement de texte.</p>
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<h4 id="fonctionnement-de-la-partie-matérielle">Fonctionnement de la partie matérielle</h4>
<p>[De la machine en local (clavier, souris, écran, carte mère, RAM, alimentation, microprocesseur, etc.)]</p>
<p>Pour fonctionner, un ordinateur n’a besoin que des éléments suivants : une alimentation, un processeur, une mémoire vive, des entrées et sorties et une carte mère auquel viennent s’ajouter un certains nombre de périphériques (écrans, souris, clavier, etc.), des extensions pour prendre en charge une partie des calculs (carte son, carte graphique) et des mémoires de stockage (disques durs) entre autres.</p>
-<p>Le processeur, ou microprocesseur pour les ordinateurs modernes, est le calculateur central de l’ordinateur, c’est cet élément qui manipule toutes les données à traiter. Chaque modèle de processeur à une architecture qui lui est propre, ce qui veut dire que chacun traite les informations <strong>différemment</strong> (même si le résultat obtenu est identique). Un processeur est un assemblage de multiples types de circuits dont l’élément le plus petit est le transistor. L’évolution des processeur a suivi la Loi Moore jusqu’au début des années 2020<a href="#fn1" class="footnote-ref" id="fnref1" role="doc-noteref"><sup>1</sup></a>, date à partir de laquelle nous arrivons à la limite physique de la miniaturisation d’un transistor.</p>
-<p>Le premier processeur commercialisé, le processeur Intel 4004, l’a été en 1971<a href="#fn2" class="footnote-ref" id="fnref2" role="doc-noteref"><sup>2</sup></a>. Il s’agissait d’un processeur 4-bits comportant pas moins de 2300 transistors. Lors de la commercialisation de cet objet s’opère un changement radical dans la conception des ordinateurs puisque, dès lors, du fait de la miniaturisation de ce composant, les ordinateurs deviennent accessibles au grand public. En suivant la première loi de Moore, les microprocesseurs ont continué à évoluer jusqu’à atteindre le nombre de plusieurs milliards de transistors par processeur, démultipliant ainsi leur capacité de traitement des informations.</p>
+<p>Le processeur, ou microprocesseur pour les ordinateurs modernes, est le calculateur central de l’ordinateur, c’est cet élément qui manipule toutes les données à traiter. Chaque modèle de processeur à une architecture qui lui est propre, ce qui veut dire que chacun traite les informations <strong>différemment</strong> (même si le résultat obtenu est identique). Un processeur est un assemblage de multiples types de circuits dont l’élément le plus petit est le transistor. L’évolution des processeur a suivi la Loi Moore jusqu’au début des années 2020<a href="#fn3" class="footnote-ref" id="fnref3" role="doc-noteref"><sup>3</sup></a>, date à partir de laquelle nous arrivons à la limite physique de la miniaturisation d’un transistor.</p>
+<p>Le premier processeur commercialisé, le processeur Intel 4004, l’a été en 1971<a href="#fn4" class="footnote-ref" id="fnref4" role="doc-noteref"><sup>4</sup></a>. Il s’agissait d’un processeur 4-bits comportant pas moins de 2300 transistors. Lors de la commercialisation de cet objet s’opère un changement radical dans la conception des ordinateurs puisque, dès lors, du fait de la miniaturisation de ce composant, les ordinateurs deviennent accessibles au grand public. En suivant la première loi de Moore, les microprocesseurs ont continué à évoluer jusqu’à atteindre le nombre de plusieurs milliards de transistors par processeur, démultipliant ainsi leur capacité de traitement des informations.</p>
<p>Cette miniaturisation est rendue possible par la gravure des transistors dans des disque de silice (<em>wafer</em>) plutôt que l’usage plus couteux et instable de relais et tubes électroniques. Un transistor est un composant électronique dont le rôle est de laisser passer le courant ou non grâce aux propriétés du semi-conducteur à partir duquel il est fabriqué. En fonction de la valeur du courant qui lui est appliqué, le résultat associé à cette valeur sera <code>0</code> ou <code>1</code>. Ce transistor est l’élément physique qui incarne les portes logiques (ET, OU, OUI, NON, XOR, etc.) et traitent toutes les données. Parmi tous les traitements possibles, certains nécessitent de garder en mémoire des résultats intermédiaires, les données temporaires nécessaires aux traitements sont enregistrées dans la mémoire vive de l’ordinateur.</p>
<p>Ce stockage intermédiaire mène à la question de la mémoire : on en retrouve plusieurs types blablabla (RAM et ROM). Le principe de fonctionnement des mémoires vives (RAM) est le même que pour les processeurs : ce sont des mémoires construites sur la base de transistors et/ou portes logiques.</p>
<p>Ces informations traitées, transformées et mémorisées proviennent de ce que l’on nomme des <em>entrées</em> : ce sont elles qui encodent les informations en chiffres. Une fois traitées, ou lorsque l’on souhaite s’en servir, ces données passent par des <em>sorties</em>. Les sorties font le travail inverse des entrées et décodent les chiffres en signes interprétables.</p>
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<p>[Aux machines distantes (Serveurs, fibre optique, ADSL … Histoire de l’Internet physique)]</p>
<h4 id="conclusion">Conclusion</h4>
<p>[Si j’écris la chaine de caractère “Hello world” elle passe par (décrire les éléments) jusqu’à cet encodage dans le disque dur, voir si l’écriture avec une autre architecture propose un encodage différent]</p>
-<p>Ce que l’on remarque en regardant de près cette configuration de l’environnement d’écriture numérique est qu’il n’est pas possible d’écrire sur le disque dur sans un agent intermédiaire : le logiciel. ## L’architexte écrit dans le textes ### Définir l’architexte Sans l’intervention du logiciel comme médiateur entre l’être humain et le support d’inscription de l’écriture numérique, il ne serait pas possible pour l’auteur d’écrire dans cet environnement. Si l’on considère l’écriture comme le geste d’inscrire une trace ou un signe dans un support, alors l’écriture numérique n’est plus un fait humain mais un acte réalisé par l’ordinateur lui-même.</p>
+<p>Ce que l’on remarque en regardant de près cette configuration de l’environnement d’écriture numérique est qu’il n’est pas possible d’écrire sur le disque dur sans un agent intermédiaire : le logiciel.</p>
+<h2 id="larchitexte-écrit-dans-le-texte">L’architexte écrit dans le texte</h2>
+<h3 id="définition-de-larchitexte">Définition de l’architexte</h3>
+<p>Sans l’intervention du logiciel comme médiateur entre l’être humain et le support d’inscription de l’écriture numérique, il ne serait pas possible pour l’auteur d’écrire dans cet environnement. Si l’on considère l’écriture comme le geste d’inscrire une trace ou un signe dans un support, alors l’écriture numérique n’est plus un fait humain mais un acte réalisé par l’ordinateur lui-même.</p>
<p>L’interaction entre un humain et une machine consiste en une série d’instructions que donne l’utilisateur à la machine qui, ensuite, les exécute. Le mécanisme sous-jacent à ce que l’on considère communément comme l’écriture numérique (frapper une touche du clavier et voir la lettre s’afficher à l’écran) s’avère plus complexe. Le moment de la frappe n’est plus le moment où le symbole est inscrit dans le disque dur, mais est le moment où une instruction est donnée à l’ordinateur qui ensuite se charge d’inscrire la lettre correspondante sur le disque dur (sous forme binaire). Si l’on se trouve dans le cas de figure de la saisie d’un texte dans un éditeur de texte, l’instruction suivante, selon les logiciels et les actions souhaitées, consiste à afficher le symbole encodé sur le disque dur à l’écran.</p>
<p>Pour réaliser ces actions, Yves Jeanneret et Emmanuël Souchier partent de ce constat qu’il n’est pas possible d’écrire un texte sans qu’un autre texte soit déjà présent pour réaliser cette action. Ce texte particulier qui pré-existe toute activité numérique est nommé <em>architexte</em> (refs x, x, 2019).</p>
<p>L’architexte a d’abord été employé en littératures par Gérard Genette (ref) et désigne …XXX.</p>
@@ -231,8 +260,10 @@ L'affichage de l'écriture à l'écran respecte des conventions de lecture propr
<section id="footnotes" class="footnotes footnotes-end-of-document" role="doc-endnotes">
<hr />
<ol>
-<li id="fn1"><p>La première loi de Moore est relative à l’évolution des processeurs dans le temps et stipule que le nombre de transistors présent dans les processeurs doublera tous les ans pour un coût constant<a href="#fnref1" class="footnote-back" role="doc-backlink">↩︎</a></p></li>
-<li id="fn2"><p>Voir la page web correspondante sur le site d’Intel, consulté le 16 février 2024 : https://www.intel.fr/content/www/fr/fr/history/museum-story-of-intel-4004.html<a href="#fnref2" class="footnote-back" role="doc-backlink">↩︎</a></p></li>
+<li id="fn1"><p>C’est par exemple le cas de la machine à écrire <em>Valentine</em> conçue en 1968 par un designer de renom, Ettore Sottsass, et devenue le produit emblématique de l’entreprise Olivetti. Cette machine a été mise sur le marché en 1969 et est par la suite devenue un objet iconique de la pop culture. Comme nous le verrons plus loin, les mêmes années aux États-Unis, le président Johnson déclare qu’à l’échelle fédérale, les ordinateurs doivent être compatible avec la norme ASCII.<a href="#fnref1" class="footnote-back" role="doc-backlink">↩︎</a></p></li>
+<li id="fn2"><p>Cette machine a été conçue par Mario Bellini pour Olivetti en 1987, site consulté le 21 février 2024 https://www.moma.org/collection/works/3641<a href="#fnref2" class="footnote-back" role="doc-backlink">↩︎</a></p></li>
+<li id="fn3"><p>La première loi de Moore est relative à l’évolution des processeurs dans le temps et stipule que le nombre de transistors présent dans les processeurs doublera tous les ans pour un coût constant<a href="#fnref3" class="footnote-back" role="doc-backlink">↩︎</a></p></li>
+<li id="fn4"><p>Voir la page web correspondante sur le site d’Intel, consulté le 16 février 2024 : https://www.intel.fr/content/www/fr/fr/history/museum-story-of-intel-4004.html<a href="#fnref4" class="footnote-back" role="doc-backlink">↩︎</a></p></li>
</ol>
</section>
</div>