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Christin en dresse la cartographie en distingant deux tendances principales : l’écriture selon les traces ou selon les signes. Dans un cas comme dans l’autre, ce qui défini finalement l’écriture est l’inscription dans la matière.</p> <h3 id="les-particularités-de-lécriture-numérique">Les particularités de l’écriture numérique</h3> -<p>Lorsqu’il s’agit de convoquer <em>l’écriture numérique</em> nous pensons tout de suite à un ordinateur, aux claviers, aux écrans et au pointeur qui clignote dans un éditeur de texte ou dans le champ d’un formulaire en ligne. Avec le numérique ubiquitaire (Citton), ces pratiques d’écriture sont ancrées dans nos habitudes au point de ne plus les remettre en question (trouver la ref). Les dispositifs d’écriture analogique sont ainsi renvoyés à l’état de vestiges archaïques : par exemple, les machines à écrire, fabriquées méticuleusement par des ingénieurs et des designers et qui ont fait la fierté et la renommée de certaines entreprises comme Olivetti en Italie, sont complètement désuètes et inutilisées depuis une trentaine d’années. Elles sont aujourd’hui exposées dans des musées (entre autres au MoMA et au Centre Pompidou) et sont exhibées lors d’exposition en lien avec les designers qui les ont conçues<a href="#fn1" class="footnote-ref" id="fnref1" role="doc-noteref"><sup>1</sup></a>.</p> +<p>Lorsqu’il s’agit de convoquer <em>l’écriture numérique</em> nous pensons tout de suite à un ordinateur, aux claviers, aux écrans et au pointeur qui clignote dans un éditeur de texte ou dans le champ d’un formulaire en ligne. Avec le numérique ubiquitaire (Citton), ces pratiques d’écriture sont ancrées dans nos habitudes au point de ne plus les remettre en question (trouver la ref). Les dispositifs d’écriture analogique sont ainsi renvoyés à l’état de vestiges archaïques : par exemple, les machines à écrire, fabriquées méticuleusement par des ingénieurs et des designers et qui ont fait la fierté et la renommée de certaines entreprises comme Olivetti en Italie, sont complètement désuètes et inutilisées depuis une trentaine d’années. Elles sont aujourd’hui exposées dans des musées (entre autres au MoMA et au Centre Pompidou) et appartiennent aux collections permanentes ou sont exhibées lors d’exposition en lien avec les designers qui les ont conçues<a href="#fn1" class="footnote-ref" id="fnref1" role="doc-noteref"><sup>1</sup></a>.</p> <figure> <img src="https://www.photo.rmn.fr/CorexDoc/RMN/Media/TR1/YECPH3/07-521403.jpg" title="Machine à écrire portative" alt="Machine à écrire portative" /> <figcaption aria-hidden="true">Machine à écrire portative</figcaption> @@ -80,13 +82,13 @@ <figcaption aria-hidden="true">Publicité pour la machine à écrire Valentine</figcaption> </figure> <p>Crédits : © Adagp, Paris. Crédit photographique : Jean-Claude Planchet - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP. Réf. image : 4F40212 [2003 CX 6098]. Diffusion image : <a href="https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU0DWCD6W">l’Agence Photo de la RMN</a></p> -<p>Pourtant, les derniers modèles fabriqués par ces entreprises l’ont été dans les années 1980 ou 1990, comme c’est le cas de l’ETP 55 Portable<a href="#fn2" class="footnote-ref" id="fnref2" role="doc-noteref"><sup>2</sup></a>) et intégre dès la fin des années 1970 un fonctionnement électronique. Les constructeurs ont opéré un changement de paradigme de l’analogique vers le numérique à ce moment-là et suivi les innovations technologiques informatiques. Pour preuve, en 1983, Perry A. King et Antonio Macchi Cassia réussissent à produire le premier ordinateur personnel d’Olivetti avec le M10 en adaptant un clavier à un écran à cristaux liquide. Cet ordinateur, équipé du processeur Intel 80C85 en 8-bits, pouvait également se connecter à tout un ensemble de périphériques comme des imprimantes.</p> +<p>Pourtant, les derniers modèles fabriqués par ces entreprises l’ont été dans les années 1980 ou 1990, comme c’est le cas de l’ETP 55 Portable<a href="#fn2" class="footnote-ref" id="fnref2" role="doc-noteref"><sup>2</sup></a>) et y intègrent des composants électroniques dès la fin des années 1970. Les constructeurs ont opéré un changement de paradigme de l’analogique vers le numérique à ce moment-là et suivi les innovations technologiques informatiques. Pour preuve, en 1983, Perry A. King et Antonio Macchi Cassia réussissent à produire le premier ordinateur personnel d’Olivetti avec le M10 en adaptant un clavier à un écran à cristaux liquide. Cet ordinateur, équipé du processeur Intel 80C85 en 8-bits, pouvait également se connecter à tout un ensemble de périphériques comme des imprimantes.</p> <figure> <img src="http://munk.org/typecast/wp-content/uploads/2014/08/15635.jpg" title="Photo d'un M10" alt="Photo d’un M10" /> <figcaption aria-hidden="true">Photo d’un M10</figcaption> </figure> <p>Crédits : Photo trouvée sur le blog <a href="https://munk.org/typecast/2014/08/03/back-to-the-future-pram-and-the-promise-of-unified-memory-again/">Munk.org</a> le 22 février 2024.</p> -<p>Il faut se rappeler qu’au début des années 1980 il n’est pas encore certain que l’ordinateur personnel (avec sa tour et son écran à tube cathodique) deviendra l’outil d’écriture par excellence. À cette époque, les machines à écrire ont encore quelques avantages sur les plans esthétique, financier et elles sont encore implantées à la fois dans les sphères professionnelles et personnelles.</p> +<p>Il faut se rappeler qu’au début des années 1980 il n’est pas encore certain que l’ordinateur personnel (avec sa tour et son écran à tube cathodique) deviendra l’outil d’écriture par excellence. À cette époque, les machines à écrire ont encore quelques avantages sur les plans esthétique, financier et sociales puisqu’elles sont encore implantées à la fois dans les sphères professionnelles et personnelles.</p> <p>Matthew Kirschenbaum détaille dans son ouvrage (ref) la bataille entre les fournisseurs de logiciels de traitement de texte durant cette décennie pour obtenir en obtenir le monopole. Avant l’avènement des interfaces graphiques, la seule chose affichée à l’écran était un terminal et la navigation se faisait au moyen de commandes (rappeler les premiers logiciels). De plus, en dehors de logiciels plus complexe comme <code>TeX</code>, développé par Donald Knuth, il n’était pas aisé de gérer la mise en page des documents depuis des éditeurs de texte ou premiers traitements de texte. Ainsi, écrire sur un support connecté paraît aujourd’hui être une évidence alors qu’elle a demandé de lourds efforts à une époque où cette évidence était incertaine.</p> <p>L’écriture numérique est ainsi à distinguer de l’écriture dans un environnement numérique : un ordinateur, Internet, le Web, une calculatrice ou une machine à écrire. En tant qu’abstraction, l’écriture numérique est une représentation du monde donnée, dont la qualification à travers un medium permet de l’incarner physiquement mais pas de la circonscrire. Cette représentation numérique du monde n’est pas nouvelle et ce n’est pas l’ordinateur qui l’a apporté. À notre connaissance, son origine remonte aux prémices de l’écriture et des développements des systèmes monétaires, nous dit C. Herrenschmidt (2007).</p> <p>Dorénavant, lorsque nous ferons référence à l’écriture numérique nous parlerons d’une écriture numérique dans un environnement informatique.</p> @@ -94,7 +96,7 @@ <p>La première caractéristique est d’ordre computationnel : l’écriture devient calculable et peut donc faire l’objet d’instructions (Crozat, Bouchardon, Petit, Kembellec, Herrenschmidt, Vitali-Rosati, Kittler, Bachimont, Merzeau). Pour réaliser cette prouesse dans un environnement informatique, on procède a une équivalence où chaque signe que l’on peut y inscrire à son pendant unique sous forme de <em>bits</em>. Lorsque chaque caractère peut être identifié en tant que nombre, il devient possible d’implémenter ce modèle dans une machine et de lui demander, sous forme d’instructions, d’appliquer des calculs.</p> <p>L’exemple idéal pour illustrer cette caractéristique n’est rien de moins que la machine imaginée par Alan Turing, qu’il présente en 1936 dans son article “On Computable Numbers, with an Application to the Entscheidungsproblem” dans la section <em>Computing machines</em>. Il ne s’agit pas d’une machine physique mais d’un modèle théorique, une machine abstraite fondamentale pour les développements futurs de l’informatique. Cette machine est constituée de plusieurs éléments :</p> <ul> -<li>un ruban (<em>tape</em>) divisé en sections (appelés <em>squares</em>) dont chacune peut porter un symbole (0 ou 1 car cette machine est dans un système binaire).</li> +<li>un ruban (<em>tape</em>) divisé en sections (appelées <em>squares</em>) dont chacune peut porter un symbole (0 ou 1 car cette machine est dans un système binaire).</li> <li>un organe de lecture (<em>scan</em>) pour lire les symboles un à un (<em>scanned square and scanned symbol</em>) et d’écriture pour modifier un symbole ou en écrire une nouveau si la section est vide</li> <li>une mémoire pour se rappeler des sections déjà scannées (<em>remember some of the symbols which it has “seen” (scanned) previously</em>)</li> <li>des instructions pour se déplacer sur le ruban, soit une case vers la gauche soit une case vers la droite, lire et écrire (<em>scan and print</em>) ou modifier la case scannée et se redéplacer (ou s’arrêter).</li> @@ -103,23 +105,23 @@ <p>Le passage du signe à l’unité atomique et discrète qu’est le chiffre signifie un changement de représentation du monde (cf <em>worldview</em> de K. Hayles) : le monde n’est alors plus signifié par des mots ou des concepts mais le devient par des chiffres. Comme McLuhan nous le rappelle dès 1964, les alphabets composés de lettres (contrairement à ceux composés de pictogrammes) sont asémantiques. Si toutefois les alphabets sont liés à une culture d’où ils émergent, l’abstraction nécessaire pour représenter le monde sous forme de chiffres détacherait <em>a priori</em> cette vision de tout sens. En dehors de tout modèle mathématiques abstrait, et cela quel que soit le langage ou la base utilisée pour l’écrire, <code>3</code>, <code>trois</code>, <code>three</code>, <code>III</code>, <code>0011</code>, <code>zéro zéro un un</code>, un chiffre ne signifie pas grand chose s’il n’est pas associé à un système de valeurs particulier, par exemple le système métrique ou le système international (Herrenschmidt 2007, voir intro).</p> <p>En échange de cette perte de signification, l’écriture numérique y gagne cette particularité d’être calculable et mesurable. Dès lors, il devient possible de mesurer des distances ou des écarts entre des lettres, des mots ou des concepts, des données dans un environnement donné.</p> <p>[ajouter une note sur le propos de Luca Paltrienieri]</p> -<p>Deuxième caractéristique, l’écriture numérique se distingue également des autres types d’écriture parce qu’il s’agit de la première écriture où le geste d’écrire ne correspond pas à l’action d’inscription du signe sur son support. Lorsqu’on appuie sur une touche du clavier, la lettre n’est pas inscrite à l’écran : on donne une instruction à la machine d’inscrire un signe dans le disque dur, puis de l’afficher à l’écran dans un logiciel particulier (Kittler, Souchier, etc). Pour comprendre un peu mieux cette particularité, nous pouvons observer le fonctionnement d’un ordinateur.</p> +<p>L’écriture numérique se distingue également des autres types d’écriture par une deuxième caractéristique. Il s’agit de la première forme d’écriture où le geste d’écrire ne correspond pas à l’action d’inscription du signe sur son support. Lorsqu’on appuie sur une touche du clavier, par exemple la lettre <code>a</code>, cette lettre n’est pas inscrite à l’écran : on donne une instruction à la machine d’inscrire un signe dans la mémoire de l’ordinateur, puis de l’afficher à l’écran avec un logiciel particulier (Kittler, Souchier, etc). Pour comprendre un peu mieux cette particularité, nous pouvons observer le fonctionnement d’un ordinateur.</p> <h3 id="détails-de-laction-décriture-dans-lordinateur">Détails de l’action d’écriture dans l’ordinateur</h3> <p>La représentation d’un ordinateur contemporain est un souvent associé à un couple matériel/logiciel (que l’on trouve fréquemment sous l’appellation anglaise <em>hardware</em>/<em>software</em>). La partie matérielle concerne tous les composants électroniques (carte mère, mémoires, périphériques, etc.), alors que la partie logicielle englobe tous les programmes permettant d’interagir avec la partie matérielle, comme le BIOS (<em>Basic Input Output System</em>), le système d’exploitation ou encore un logiciel de traitement de texte.</p> <p>Ce couple matériel/logiciel permet de ranger l’ordinateur dans une catégorie particulière de machines : les appareils programmables.</p> <p>La plupart de nos appareils du quotidien ne sont pas programmables : ils exécutent ce pour quoi ils sont conçus et ne font rien d’autre. Dans le cas d’un ordinateur (ou d’un téléphone intelligent) ou de tout autre appareil programmable, ces appareils sont conçus pour être manipulable comme on le souhaite et d’adapter le traitement des informations en conséquence : ils n’ont pas une fonction précise, au contraire ce sont des machines capable de répondre à plusieurs fonctions. C’est là que les logiciels interviennent : ils permettent un usage déterminé d’un ordinateur en manipulant des informations de manière à exécuter une suite d’instructions données.</p> <h4 id="fonctionnement-de-la-partie-matérielle">Fonctionnement de la partie matérielle</h4> -<p>[De la machine en local (clavier, souris, écran, carte mère, RAM, alimentation, microprocesseur, etc.)]</p> <p>Pour fonctionner, un ordinateur n’a besoin que des éléments suivants : une alimentation, un processeur, une mémoire vive, des entrées et sorties et une carte mère auquel viennent s’ajouter un certains nombre de périphériques (écrans, souris, clavier, etc.), des extensions pour prendre en charge une partie des calculs (carte son, carte graphique) et des mémoires de stockage (disques durs) entre autres.</p> -<p>Le processeur, ou microprocesseur pour les ordinateurs modernes, est le calculateur central de l’ordinateur, c’est cet élément qui manipule toutes les données à traiter. Chaque modèle de processeur à une architecture qui lui est propre, ce qui veut dire que chacun traite les informations <strong>différemment</strong> (même si le résultat obtenu est identique). Un processeur est un assemblage de multiples types de circuits dont l’élément le plus petit est le transistor. L’évolution des processeur a suivi la Loi Moore jusqu’au début des années 2020<a href="#fn3" class="footnote-ref" id="fnref3" role="doc-noteref"><sup>3</sup></a>, date à partir de laquelle nous arrivons à la limite physique de la miniaturisation d’un transistor.</p> +<p>Le processeur, ou microprocesseur pour les ordinateurs modernes, est le calculateur central de l’ordinateur, c’est cet élément qui manipule toutes les données à traiter – que l’on appelle aussi le(s) coeur(s) de l’ordinateur. Chaque modèle de processeur à une architecture qui lui est propre, ce qui veut dire que chacun traite les informations <strong>différemment</strong> (même si le résultat obtenu est identique). Un processeur est un assemblage de multiples types de circuits dont l’élément le plus petit est le transistor. L’évolution des processeur a suivi la Loi Moore jusqu’au début des années 2020<a href="#fn3" class="footnote-ref" id="fnref3" role="doc-noteref"><sup>3</sup></a>, date à partir de laquelle nous arrivons à la limite physique de la miniaturisation d’un transistor.</p> <p>Le premier processeur commercialisé, le processeur Intel 4004, l’a été en 1971<a href="#fn4" class="footnote-ref" id="fnref4" role="doc-noteref"><sup>4</sup></a>. Il s’agissait d’un processeur 4-bits comportant pas moins de 2300 transistors. Lors de la commercialisation de cet objet s’opère un changement radical dans la conception des ordinateurs puisque, dès lors, du fait de la miniaturisation de ce composant, les ordinateurs deviennent accessibles au grand public. En suivant la première loi de Moore, les microprocesseurs ont continué à évoluer jusqu’à atteindre le nombre de plusieurs milliards de transistors par processeur, démultipliant ainsi leur capacité de traitement des informations.</p> -<p>Cette miniaturisation est rendue possible par la gravure des transistors dans des disque de silice (<em>wafer</em>) plutôt que l’usage plus couteux et instable de relais et tubes électroniques. Un transistor est un composant électronique dont le rôle est de laisser passer le courant ou non grâce aux propriétés du semi-conducteur à partir duquel il est fabriqué. En fonction de la valeur du courant qui lui est appliqué, le résultat associé à cette valeur sera <code>0</code> ou <code>1</code>. Ce transistor est l’élément physique qui incarne les portes logiques (ET, OU, OUI, NON, XOR, etc.) et traitent toutes les données. Parmi tous les traitements possibles, certains nécessitent de garder en mémoire des résultats intermédiaires, les données temporaires nécessaires aux traitements sont enregistrées dans la mémoire vive de l’ordinateur.</p> +<p>Cette miniaturisation est rendue possible par la gravure des transistors dans des disque de silice (<em>wafer</em>) plutôt que l’usage plus couteux et instable de relais et tubes électroniques. Un transistor est un composant électronique dont le rôle est de laisser passer le courant ou non grâce aux propriétés du semi-conducteur à partir duquel il est fabriqué. En fonction de la valeur du courant qui lui est appliqué, le résultat associé à cette valeur sera <code>0</code> ou <code>1</code>. Ce transistor est l’élément physique qui incarne les portes logiques (ET, OU, OUI, NON, XOR, etc.) et traitent toutes les données. Parmi tous les traitements possibles, certains nécessitent de garder en mémoire des résultats intermédiaires, ainsi, ces données temporaires nécessaires aux traitements sont enregistrées dans la mémoire vive de l’ordinateur.</p> <p>Ce stockage intermédiaire mène à la question de la mémoire : on en retrouve plusieurs types blablabla (RAM et ROM). Le principe de fonctionnement des mémoires vives (RAM) est le même que pour les processeurs : ce sont des mémoires construites sur la base de transistors et/ou portes logiques.</p> <p>Ces informations traitées, transformées et mémorisées proviennent de ce que l’on nomme des <em>entrées</em> : ce sont elles qui encodent les informations en chiffres. Une fois traitées, ou lorsque l’on souhaite s’en servir, ces données passent par des <em>sorties</em>. Les sorties font le travail inverse des entrées et décodent les chiffres en signes interprétables.</p> <h4 id="le-codage-de-linformation">Le codage de l’information</h4> -<p>L’encodage et le décodage des caractères accompagne toute l’histoire de l’informatique (et du numérique). Au prémices de l’informatique, chaque matériel comportait ses propres programmes et tables d’encodage, rendant ainsi possible la transposition des données d’un matériel à un autre. Cependant, dans la plupart des cas, les données ne pouvaient pas circuler entre les différents modèles d’ordinateur, ou alors au moyen de transformations fastidieuses, rendant ainsi les traitements réalisés sur les données enfermés dans des silos. La norme ASCII (<em>American Standard Code for Information Interchange</em>) fait sont apparition dans les années 1960 pour résoudre les enjeux liés à l’encodage des données. Soumise à l’<em>American Standards Association</em> (d’abord ASA puis ANSI) en 1961 par l’un de ses inventeurs, Bob Bemer, puis approuvée en 1963, l’ASCII permet d’encoder 128 caractères sur 7 bits. Néanmoins, ce n’est pas parce qu’un encodage est reconnue en tant que norme que son usage est effectif à l’instant même de la reconnaissance. Il faut attendre 1968 que le président des États-Unis Johnson demande à ce que l’ASCII devienne la norme fédérale d’encodage des informations afin de réduire les incompatibilités au sein des réseaux de télécommunications pour qu’elle commence à se répandre. Dès 1969, tous les ordinateurs achetés par le gouvernement des États-Unis étaient compatibles avec la norme ASCII. Du côté des ordinateurs personnels, il faudra attendre le début des années 1980 pour que cette norme se répande grâce, entre autre, à son implémentation dans les ordinateurs construits par IBM. La norme X3.4:1986 en vigueur aujourd’hui, a été déposée auprès de l’ANSI en 1986. C’est à partir de cette norme que d’autres ont été développées et sont compatibles ASCII, comme c’est par exemple le cas pour la norme Unicode, publiée en 1991, qui est la plus répandue de nos jours, car c’est elle qui encode le plus de caractères. Si ASCII en contient 128 points de code, le standard Unicode permet d’en encoder plus de 149 000 sur une vingtaine de bits par point de code dans sa version 15.1 (de 2023). Afin de préserver cette compatiblité entre les normes, il est d’usage d’encoder les 128 premiers caractères de façon identique à ASCII.</p> +<p>L’encodage et le décodage des caractères accompagne toute l’histoire de l’informatique (et du numérique). Au prémices de l’informatique, chaque matériel comportait ses propres programmes et tables d’encodage, rendant ainsi possible la transposition des données d’un matériel à un autre. Cependant, dans la plupart des cas, les données ne pouvaient pas circuler entre les différents modèles d’ordinateur, ou alors au moyen de transformations fastidieuses, rendant ainsi les traitements réalisés sur les données enfermés dans des silos. La norme ASCII (<em>American Standard Code for Information Interchange</em>) fait sont apparition dans les années 1960 pour résoudre les enjeux liés à l’encodage des données. Soumise à l’<em>American Standards Association</em> (d’abord ASA puis ANSI) en 1961 par l’un de ses inventeurs, Bob Bemer, puis approuvée en 1963, l’ASCII permet d’encoder 128 caractères sur 7 bits. Néanmoins, ce n’est pas parce qu’un encodage est reconnue en tant que norme que son usage est effectif à l’instant même de la reconnaissance. Il faut attendre 1968 que le président des États-Unis Johnson demande à ce que l’ASCII devienne la norme fédérale d’encodage des informations afin de réduire les incompatibilités au sein des réseaux de télécommunications pour qu’elle commence à se répandre. Dès 1969, tous les ordinateurs achetés par le gouvernement des États-Unis étaient compatibles avec la norme ASCII. Du côté des ordinateurs personnels, il faudra attendre le début des années 1980 pour que cette norme se répande grâce, entre autre, à son implémentation dans les ordinateurs construits par IBM. La norme X3.4:1986 en vigueur aujourd’hui, a été déposée auprès de l’ANSI en 1986. C’est à partir de cette norme que d’autres ont été développées et sont compatibles ASCII, comme c’est par exemple le cas pour la norme Unicode, publiée en 1991, qui est la plus répandue de nos jours, car c’est elle qui encode le plus de caractères. Si ASCII contient 128 points de code, le standard Unicode permet d’en encoder plus de 149 000 sur une vingtaine de bits par point de code dans sa version 15.1 (de 2023). Afin de préserver cette compatiblité entre les normes, il est d’usage d’encoder les 128 premiers caractères de façon identique à la norme ASCII.</p> <h4 id="fonctionnement-du-software-les-différentes-piles">Fonctionnement du software (les différentes piles)</h4> <p>Bios, OS, Logiciels, réseaux (protocoles HTTP, TCP/IP, IMAP, POP, REST, GrapHQL), communication entre les différentes couches et fonctionnement de l’inscription dans le disque dur (HDD et SSD).</p> +<p>Pour le protocole HTTP, détailler un peu les différentes méthodes et la circulation des paquets</p> <p>[Aux machines distantes (Serveurs, fibre optique, ADSL … Histoire de l’Internet physique)]</p> <h4 id="conclusion">Conclusion</h4> <p>[Si j’écris la chaine de caractère “Hello world” elle passe par (décrire les éléments) jusqu’à cet encodage dans le disque dur, voir si l’écriture avec une autre architecture propose un encodage différent]</p> @@ -127,9 +129,9 @@ <h2 id="larchitexte-écrit-dans-le-texte">L’architexte écrit dans le texte</h2> <h3 id="définition-de-larchitexte">Définition de l’architexte</h3> <p>Sans l’intervention du logiciel comme médiateur entre l’être humain et le support d’inscription de l’écriture numérique, il ne serait pas possible pour l’auteur d’écrire dans cet environnement. Si l’on considère l’écriture comme le geste d’inscrire une trace ou un signe dans un support, alors l’écriture numérique n’est plus un fait humain mais un acte réalisé par l’ordinateur lui-même.</p> -<p>L’interaction entre un humain et une machine consiste en une série d’instructions que donne l’utilisateur à la machine qui, ensuite, les exécute. Le mécanisme sous-jacent à ce que l’on considère communément comme l’écriture numérique (frapper une touche du clavier et voir la lettre s’afficher à l’écran) s’avère plus complexe. Le moment de la frappe n’est plus le moment où le symbole est inscrit dans le disque dur, mais est le moment où une instruction est donnée à l’ordinateur qui ensuite se charge d’inscrire la lettre correspondante sur le disque dur (sous forme binaire). Si l’on se trouve dans le cas de figure de la saisie d’un texte dans un éditeur de texte, l’instruction suivante, selon les logiciels et les actions souhaitées, consiste à afficher le symbole encodé sur le disque dur à l’écran.</p> +<p>L’interaction entre un humain et une machine consiste en une série d’instructions que donne l’utilisateur à la machine qui, ensuite, les exécute. Le mécanisme sous-jacent à ce que l’on considère communément comme l’écriture numérique (frapper une touche du clavier et voir la lettre s’afficher à l’écran) s’avère plus complexe. Le moment de la frappe n’est plus le moment où le symbole est inscrit dans le disque dur, mais est le moment où une instruction est donnée à l’ordinateur qui ensuite se charge d’inscrire la lettre correspondante sur le disque dur. Si l’on se trouve dans le cas de figure de la saisie d’un texte dans un éditeur de texte, l’instruction suivante, selon les logiciels et les actions souhaitées, consiste à afficher le symbole encodé sur le disque dur à l’écran.</p> <p>Pour réaliser ces actions, Yves Jeanneret et Emmanuël Souchier partent de ce constat qu’il n’est pas possible d’écrire un texte sans qu’un autre texte soit déjà présent pour réaliser cette action. Ce texte particulier qui pré-existe toute activité numérique est nommé <em>architexte</em> (refs x, x, 2019).</p> -<p>L’architexte a d’abord été employé en littératures par Gérard Genette (ref) et désigne …XXX.</p> +<p>L’architexte a d’abord été employé en littératures par Gérard Genette (1979) et désigne « l’ensemble des catégories générales, ou transcendentes – types de discours, modes d’énonciations, genres littéraires, etc. –, dont relève chaque texte singulier ».</p> <p>En 2019, dans l’ouvrage intitulé <em>Le numérique comme écriture</em>, Gustavo Gomez-Mejia, Étienne Candel et Emmanuël Souchier résument la notion d’architexte comme :</p> <blockquote> <p>Initialement défini comme une « écriture d’écriture » puis comme un « dispositif d’écriture écrit », l’architexte s’avère être un point de passage obligé pour toute activité numérique. Il n’y a effectivement pas d’écriture à l’écran sans un architexte qui la rend possible, l’accompagne et la formate. Pour la première fois de son histoire, l’homme a donc recours à des « dispositifs d’écriture écrits » spécifiques pour pouvoir pratiquer une activité d’écriture (E. Souchier, 1998, 2013). Or, précisément en ce qu’ils sont « eux-mêmes écrits », les architextes « sont des textes lisibles et interprétables. Porteurs et prescripteurs d’une écriture à venir, ils anticipent de ce fait une figure de l’auteur » (É. Candel, G. Gomez Mejia, 2013) et relèvent donc de « l’énonciation éditoriale » (E. Souchier, 1998).</p> @@ -169,7 +171,7 @@ <p>Le dépassement de l’écran est une proposition pour poser un autre regard non anthropocentré sur cette question de l’écriture numérique. Elle signifie qu’il ne s’agit plus de poser la question de l’auteur de l’écriture, en admettant que c’est bien la machine qui écrit, et de se demander comment cette nouvelle fonction (inter)agit entre les agents humains. Que se passe-t-il lorsque cet ordinateur devient un agent actif qui écrit et transmet des informations entre, d’une part, l’instructeur (la personne qui donne des instructions) et la ou les personnes qui lisent les productions écrites ? Dans cette configuration s’opère un changement radical de l’état de l’ordinateur. Cette machine passe de l’état de médiateur, de support de l’écriture, à celui d’entité agissante au sein d’un système.</p> <p>En s’appuyant sur Kittler et sa très célèbre provocation « Es gibt keine Software », traduit par « Le logiciel n’existe pas » …</p> <p>Katherine Hayles s’inscrit sur les traces de Kittler et propose également une nouvelle perspective sur l’écriture (My mother was a computer et how we become posthuman + parole, écriture, code)…</p> -<p>Il y aurait donc une action du côté de la machine… Le logiciel n’existe pas en tant qu’entité agissante. Ce n’est ni un agent qui écrit (ni un médiateur). C’est bien l’ordinateur qui écrit à travers les instructions qu’il reçoit (de l’utilisateur et de l’éditeur du logiciel de par son code). Ce qui se trouve entre l’ordinateur et l’auteur est du texte qui permet d’écrire à la machine d’écrire du texte. Dans sa conférence sur les logiciels, Kittler démontre que le logiciel est ramené au mpeme niveau que le reste des écritures par l’ordinateur, c’est-à-dire au niveau le plus bas (binaire). En ce sens, les écritures des logiciels ne servent qu’à camoufler le fonctionnement de la machine. Un autre particularité des logiciels que souligne Kittler est qu’un logiciel ne peut pas exister en dehors de son environnement numérique.</p> +<p>Il y aurait donc une action du côté de la machine… Le logiciel n’existe pas en tant qu’entité agissante. Ce n’est ni un agent qui écrit (ni un médiateur). C’est bien l’ordinateur qui écrit à travers les instructions qu’il reçoit (de l’utilisateur et de l’éditeur du logiciel de par son code). Ce qui se trouve entre l’ordinateur et l’auteur est du texte qui permet d’écrire à la machine d’écrire du texte. Dans sa conférence sur les logiciels, Kittler démontre que le logiciel est ramené au même niveau que le reste des écritures par l’ordinateur, c’est-à-dire au niveau le plus bas (binaire). En ce sens, les écritures des logiciels ne servent qu’à camoufler le fonctionnement de la machine. Un autre particularité des logiciels que souligne Kittler est qu’un logiciel ne peut pas exister en dehors de son environnement numérique.</p> <p>L’intermédialité montréalaise peut aider à expliquer ce phénomène (citer ref)</p> <p>[expliquer intermédialité montréalaise]</p> <p>Pour aller plus loin dans cette réflexion, nous pouvons même abolir la notion de média au profit de celle de médiation en mobilisant le texte de Larrue et de Vitali-Rosati (Media does not exist)… Cette proposition de Larrue et Vitali-Rosati, qui s’inscrit directement dans la lignée des travaux de Kittler, permet de faire abstraction de l’objet même qu’est le média et de se concentrer sur l’interaction <em>entre</em>, la médiation. Finalement, ce n’est pas l’étude du support (physique) qui doit faire l’objet de l’étude mais la relation ou la dynamique, le <em>flux</em>, entre les différents agents d’où émerge la matérialité.</p> @@ -245,18 +247,36 @@ L'affichage de l'écriture à l'écran respecte des conventions de lecture propr <p>Reprendre Kittler sur le mode protégé et le logiciel n’existe pas sur l’assujetissement.</p> <p>L’auteur devient « usager » = sujet (assujetti) aux logiciels…</p> <h2 id="étude-de-cas-léditeur-de-texte-stylo">Étude de cas : l’éditeur de texte Stylo</h2> -<p>Dans cette deuxième partie du chapitre, nous étudions la version 3 de l’éditeur de texte sémantique Stylo afin d’observer ce que cet outil écrit dans le texte. Le point de vue adopté qualifie Stylo en tant qu’agent actif de l’écriture et non plus comme un simple environnement.</p> -<p>La méthode appliquée à l’observation de Stylo est empruntée à F. Kittler et consiste à décrire rigoureusement les techniques et technologies pour em comprendre les effets sur le texte. Lorsqu’un.e utilisateur.rice de Stylo tape du texte sur son clavier, quelles sont les réponses que Stylo donne à ces instructions ? ### Qu’est-ce que Stylo ? Stylo est un éditeur de texte sémantique pour l’édition scientifique en sciences humaines. Stylo est autant un projet de recherche qu’un outil d’écriture et d’édition, qui entend poser une question décisive : qu’est-ce qu’écrire en environnement numérique en sciences humaines ? Les nouvelles fonctionnalités développées et déployées au printemps 2023 sont présentées dans ce poster. Stylo est un outil libre et open source conçu en 2017 par la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques (Vitali-Rosati et al., 2020), et soutenu depuis 2020 par la Très grande infrastructure de recherche Huma-Num. Stylo a pour objectif de transformer le flux de travail numérique des revues savantes en sciences humaines. En tant qu’éditeur de texte sémantique WYSIWYM, il vise à améliorer la chaîne de publication académique (Kembellec 2019), tout en invitant à une réflexion théorique et pratique sur nos façons d’écrire et d’éditer.</p> -<p>Prendre le contrôle de son propre texte, voilà ce que permet aujourd’hui Stylo à travers plusieurs fonctionnalités fondatrices ou toutes nouvelles qui s’inscrivent dans le domaine des technologies de l’édition numérique (Blanc et Haute, 2018) : balisage du texte pour une structure sémantique fine, import de données bibliographiques structurées depuis Zotero, mots-clés contrôlés depuis plusieurs ontologies, prévisualisation avec la possibilité d’annoter, génération de plusieurs formats (HTML, PDF, XML ou DOCX), export respectant les standards de l’édition scientifique, fonctions avancées de rechercher-remplacer, édition collaborative simultanée, accès aux données via une API GraphQL, etc. Contrairement aux outils de traitement de texte tels que Microsoft Word, Stylo cherche à promouvoir et à encourager l’utilisation de standards ouverts (Marcello, 2020). Au cœur de Stylo ce sont donc les formats de balisage Markdown, de sérialisation de données YAML ou encore de structuration de références bibliographiques BibTeX qui offrent la possibilité de produire plusieurs formats de sortie depuis une source unique. Pandoc, le « couteau suisse de l’édition », génère les formats de sortie PDF (avec l’aide de LATEX), HTML, XML-TEI ou encore DOCX #### Grandes lignes sur Stylo Stylo est un éditeur de texte sémantique développé pour l’écriture en sciences humaines et sociales par la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques.</p> -<p>L’objectif derrière Stylo est de …</p> -<p>Historiquement, Stylo est le fruit d’une discussion commencée en 2017, à laquelle se joint officiellement Huma-Num en 2020. #### Stylo à la CRCEN et à Huma-Num</p> +<p>Dans cette deuxième partie du chapitre, nous étudions la version 3 de l’éditeur de texte sémantique Stylo afin d’observer ce que cet outil écrit dans le texte. Le point de vue adopté qualifie Stylo en tant qu’agent actif de l’écriture et non plus comme un simple environnement d’écriture. L’objectif de cette étude est de montrer que Stylo est plus qu’un espace dédié à l’écriture savante et qu’il y contribue.</p> +<p>La méthode appliquée à l’observation de Stylo est empruntée à F. Kittler et consiste à décrire rigoureusement les techniques et technologies pour en comprendre les effets sur le texte. Lorsqu’un.e utilisateur.rice de Stylo entre du texte sur son clavier, quelles sont les sorties que Stylo donne à ces instructions ?</p> +<h3 id="quest-ce-que-stylo">Qu’est-ce que Stylo ?</h3> +<p>Au préalable de cette étude il convient de faire un point d’introduction sur Stylo.</p> +<p>Stylo est un éditeur de texte sémantique en ligne développé pour l’édition scientifique en sciences humaines et en lettres. Stylo est autant un projet de recherche qu’un outil d’écriture et d’édition, qui entend poser une question décisive : qu’est-ce qu’écrire en environnement numérique en sciences humaines ?</p> +<p>C’est un outil libre et open source conçu en 2017 par la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques (Vitali-Rosati et al., 2020), et soutenu depuis 2020 par la Très grande infrastructure de recherche Huma-Num. Guillaume Grossetie et Thomas Parisot, tous deux développeurs, travaillent et maintiennent l’infrastructure technique de Stylo avec la CRCEN depuis plusieurs années.</p> +<p>Stylo a pour objectif de transformer le flux de travail numérique des revues savantes en sciences humaines. En tant qu’éditeur de texte sémantique WYSIWYM, il vise à améliorer la chaîne de publication académique (Kembellec 2019), tout en invitant à une réflexion théorique et pratique sur nos façons d’écrire et d’éditer.</p> +<p>Prendre le contrôle de son propre texte, voilà ce que permet aujourd’hui Stylo à travers plusieurs fonctionnalités fondatrices ou toutes nouvelles qui s’inscrivent dans le domaine des technologies de l’édition numérique (Blanc et Haute, 2018) : balisage du texte pour une structure sémantique fine, import de données bibliographiques structurées depuis Zotero, mots-clés contrôlés depuis plusieurs ontologies, prévisualisation avec la possibilité d’annoter, génération de plusieurs formats (HTML, PDF, XML ou DOCX), export respectant les standards de l’édition scientifique, fonctions avancées de rechercher-remplacer, édition collaborative simultanée, accès aux données via une API GraphQL, etc. Contrairement aux outils de traitement de texte tels que Microsoft Word ou LibreOffice, Stylo cherche à promouvoir et à encourager l’utilisation de standards ouverts (Vitali-Rosati, 2020).</p> +<p>Au cœur de Stylo ce sont donc les formats de balisage Markdown, de sérialisation de données YAML ou encore de structuration de références bibliographiques BibTeX qui offrent la possibilité de produire plusieurs formats de sortie depuis une source unique. Pandoc, le « couteau suisse de l’édition », génère les formats de sortie PDF (avec l’aide de LATEX), HTML, XML-TEI ou encore DOCX. Nous traiterons des transformations réalisées par Pandoc dans le prochain chapitre et nous concentrons pour l’instant sur la saisie du texte.</p> <h4 id="les-briques-logicielles">Les briques logicielles</h4> +<p>Ces trois formats pivots, Markdown, YAML et BibTeX, sont insérés dans tout un écosystème logiciel pour en permettre leur utilisation.</p> +<p>Cette architexture logicielle est scindée en trois parties. Tout d’abord, nous retrouvons la base de données où sont stockées toutes les informations et données de Stylo : les comptes utilisateurs, les articles, les espaces de travail, les corpus, etc. Cette base de données est réalisée avec MongoDB, un système de gestion de base de données non relationnelle développé en 2007 et s’appuyant sur des documents structurés en JSON. Dans Stylo, la structure …</p> +<p>Le deuxième bloc de Stylo concerne l’interface que les utilisateurs voient affichée sur leur écran. Étant donné que Stylo est accessible via un navigateur web, l’interface a été conçue avec les technologies du web. On retrouve des objets en HTML, en CSS et en Javascript. Le <em>framework</em> React, une surcouche à Javascript <em>open source</em> développée par Facebook (aujourd’hui Meta) en 2013, a été employé pour réaliser les différents composants de l’interface et intégrer de nombreux modules tel que le module i18n qui permet d’implémenter le multilinguisme dans l’interface et changer la langue affichée à l’écran en un seul clic.</p> +<p>La base de données MongoDB n’est pas stockée dans le même espace que l’interface web. En conséquence, un système de communication devait être établi entre ces deux objets pour que les informations puissent être accessibles, à la fois en écriture et en lecture. Pour mettre en oeuvre cette communication, une API (<em>Application Programming Interface</em>) utilisant le langage de requête GraphQL a été mise en place et rendue accessible via le protocole HTTP (<em>Hypertext Transfer Protocol</em>)<a href="#fn5" class="footnote-ref" id="fnref5" role="doc-noteref"><sup>5</sup></a>, la surcouche du protocole internet utilisée pour le web. Le langage de requête et de manipulation GrapHQL a également été développé par Facebook à partir de 2012 puis publié en <em>open source</em> en 2015.</p> +<p>Le protocole HTTP a été conçu pour permettre la communication entre un client et un serveur. Les méthode de communication les plus couramment utilisée sont <code>GET</code> et <code>POST</code>. Par convention, et afin de limiter d’éventuels effets de bord, la méthode <code>GET</code> permet de récupérer des informations sur le serveur et de les afficher sur la page web tandis que <code>POST</code> permet de les envoyer depuis le client sur le serveur, soit pour ajouter une nouvelle entrée, soit pour la modifier.</p> +<p>La particularité d’une API GraphQL, contrairement à une API REST par exemple, est qu’elle sert l’ensemble des données à une seule adresse (<em>endpoint</em>) alors que plus généralement, les données sont accessibles à des URL très précises.</p> +<p>Plutôt que d’employer directement les méthodes <code>GET</code> et <code>POST</code> du protocole HTTP, deux types de requête sont utilisées avec la méthode <code>POST</code> pour effectuer les actions de lire et modifier le contenu de la base de données avec GraphQL. La requête de type <code>query</code> permet de récupérer les informations sur le serveur et celle de type <code>mutation</code> de les modifier.</p> +<p>[Rappeler les propriétés de chacun des types dans GET et POST, et ce que ça apporte aux informations qui transitent]</p> +<p>Le dernier bloc de Stylo est le module d’export qui permet de transformer les informations saisies et visibles dans l’éditeur en de multiples documents. Tout ce module réalisé avec le langage de programmation Python est développé et maintenu par David Larlet. Cette brique technologique est articulée autour du logiciel de transformation et de conversion Pandoc<a href="#fn6" class="footnote-ref" id="fnref6" role="doc-noteref"><sup>6</sup></a> déployée sur un serveur et rendue accessible via une autre API<a href="#fn7" class="footnote-ref" id="fnref7" role="doc-noteref"><sup>7</sup></a> fabriquée à partir de <em>framework</em> FastAPI<a href="#fn8" class="footnote-ref" id="fnref8" role="doc-noteref"><sup>8</sup></a></p> +<p>Le module d’export intégré à Stylo<a href="#fn9" class="footnote-ref" id="fnref9" role="doc-noteref"><sup>9</sup></a></p> +<p>[Faire un shéma de toute la pile techno de Stylo]</p> <h3 id="les-formats-pivots-de-stylo-en-détail">Les formats pivots de Stylo en détail</h3> <h4 id="la-sérialisation-des-métadonnées-en-yaml">La sérialisation des métadonnées en YAML</h4> <h4 id="lécriture-en-markdown">L’écriture en Markdown</h4> <h4 id="la-saisie-des-références-bibliographiques-en-bibtex">La saisie des références bibliographiques en BibTeX</h4> <h3 id="ce-que-stylo-permet-ou-non-de-faire">Ce que Stylo permet ou non de faire</h3> <p>(Qu’est-ce que Stylo en tant qu’agent qui écrit ?) Dépassement du simple rapport de force énoncé précédemment (grâce à une transparence dans les actions de la machine et l’augmentation de la littératie numérique)</p> +<h2 id="conclusion-1">Conclusion</h2> +<p>Dans ce chapitre, nous avons vu que …</p> +<p>Nous avons vu que l’architexte n’est pas une entité à part, détachée de l’ordinateur, mais qu’il est l’ordinateur même et qu’il s’exprime/écrit sur son support à travers l’architexte, soit à travers un texte qui lui donne une série d’instructions sur comment lire et écrire.</p> <section id="footnotes" class="footnotes footnotes-end-of-document" role="doc-endnotes"> <hr /> <ol> @@ -264,6 +284,11 @@ L'affichage de l'écriture à l'écran respecte des conventions de lecture propr <li id="fn2"><p>Cette machine a été conçue par Mario Bellini pour Olivetti en 1987, site consulté le 21 février 2024 https://www.moma.org/collection/works/3641<a href="#fnref2" class="footnote-back" role="doc-backlink">↩︎</a></p></li> <li id="fn3"><p>La première loi de Moore est relative à l’évolution des processeurs dans le temps et stipule que le nombre de transistors présent dans les processeurs doublera tous les ans pour un coût constant<a href="#fnref3" class="footnote-back" role="doc-backlink">↩︎</a></p></li> <li id="fn4"><p>Voir la page web correspondante sur le site d’Intel, consulté le 16 février 2024 : https://www.intel.fr/content/www/fr/fr/history/museum-story-of-intel-4004.html<a href="#fnref4" class="footnote-back" role="doc-backlink">↩︎</a></p></li> +<li id="fn5"><p>L’<em>endpoint</em> de l’API GraphQl de Stylo est accessible ici : https://stylo.huma-num.fr/graphql<a href="#fnref5" class="footnote-back" role="doc-backlink">↩︎</a></p></li> +<li id="fn6"><p>Pandoc est un incontournable pour transformer des documents. Il a été développé et maintenu en Haskell par son créateur John MacFarlane depuis 2006.<a href="#fnref6" class="footnote-back" role="doc-backlink">↩︎</a></p></li> +<li id="fn7"><p>La pandoc-api est accessible à cet <em>endpoint</em>: https://pandoc-api.stylo.huma-num.fr/<a href="#fnref7" class="footnote-back" role="doc-backlink">↩︎</a></p></li> +<li id="fn8"><p>FastAPI est disponible à cette adresse: https://fastapi.tiangolo.com/<a href="#fnref8" class="footnote-back" role="doc-backlink">↩︎</a></p></li> +<li id="fn9"><p>On peut trouver le module d’export à cette URL : https://export.stylo.huma-num.fr/<a href="#fnref9" class="footnote-back" role="doc-backlink">↩︎</a></p></li> </ol> </section> </div> |