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<li><a href="#ce-que-larchitexte-inscrit-dans-le-support" id="toc-ce-que-larchitexte-inscrit-dans-le-support">Ce que l’architexte inscrit dans le support</a></li>
<li><a href="#assujetissement-à-larchitexte-et-aux-formats" id="toc-assujetissement-à-larchitexte-et-aux-formats">Assujetissement à l’architexte et aux formats</a></li>
</ul></li>
-<li><a href="#entretien-avec-léditeur-de-texte-stylo" id="toc-entretien-avec-léditeur-de-texte-stylo">Entretien avec l’éditeur de texte Stylo</a></li>
+<li><a href="#étude-de-cas-léditeur-de-texte-stylo" id="toc-étude-de-cas-léditeur-de-texte-stylo">Étude de cas : l’éditeur de texte Stylo</a></li>
</ul>
</nav>
</div>
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<p>Exemple de Turing (cf machine de Turing).</p>
<p>Le passage du signe à l’unité atomique et discrète qu’est le nombre signifie un changement de représentation du monde (cf <em>worldview</em> de K. Hayles) : le monde n’est plus signifié par des mots ou des concepts mais le devient par des chiffres. Comme McLuhan nous le rappelle dès 1964, les alphabets composés de lettres (contrairement à ceux composés de pictogrammes) sont asémantiques. Si toutefois les alphabets sont liés à une culture d’où ils émergent, l’abstraction nécessaire pour représenter le monde sous forme de chiffres détacherait <em>a priori</em> cette vision de tout sens. Quelle que soit le langage utilisé pour écrire <code>3</code>, <code>trois</code>, <code>three</code>, <code>III</code>, <code>0011</code>, <code>zéro zéro un un</code>.</p>
<p>[à détailler après avoir lu la partie sur le code de Herresnchmidt.]</p>
-<p>La contrepartie de cette perte de signification est que le numérique gagme cette particularité d’être calculable et mesurable. Dès lors, il devient possible de mesurer des distances ou des écarts entre des lettres, des mots ou des concepts, des données dans un environnement donné.</p>
+<p>La contrepartie de cette perte de signification est que le numérique gagne cette particularité d’être calculable et mesurable. Dès lors, il devient possible de mesurer des distances ou des écarts entre des lettres, des mots ou des concepts, des données dans un environnement donné.</p>
<p>[ajouter une note sur le propos de Luca Paltrienieri]</p>
<p>L’écriture numérique est ainsi à distinguer de l’écriture dans un environnement numérique donné : l’informatique. Cette représentation numérique du monde n’est pas nouvelle et ce n’est pas l’ordinateur qui l’a apporté. À notre connaissance, son origine remonte aux prémices de l’écriture et des développements des systèmes monétaires, nous dit C. Herrenschmidt (2007).</p>
<p>L’écriture numérique se distingue également des autres types d’écriture par le fait qu’il s’agit de la première écriture où le geste d’écrire ne correspond pas à l’action d’inscription du signe sur son support. Lorsqu’on appuie sur une touche du clavier, la lettre n’est pas inscrite à l’écran : on donne une instruction à la machine d’inscrire un signe dans le disque dur, puis de l’afficher à l’écran dans un logiciel particulier (Kittler, Souchier, etc).</p>
@@ -92,15 +92,14 @@
<p>Goody</p>
<h3 id="larchitexte-nest-pas-quune-surface">L’architexte n’est pas qu’une surface</h3>
<p>[Revenir sur Christin et sa critique de Goody]</p>
-<p>Nous l’avons vu, l’architexte se positionne en tant que médiateur entre un auteur et la machine qu’il emploie pour écrire. Jusqu’à présent, nous avons vu que l’architexte</p>
-<p>En 2019 Gomez Mejia, Souchier (+ref) étendent l’architexte (les cadres d’écrit d’écran) à 4 cadres :</p>
+<p>Nous l’avons vu, l’architexte se positionne en tant que médiateur entre un auteur et la machine qu’il emploie pour écrire. Jusqu’à présent, la définition de l’architexte englobe largement tous les écrits qui permettent d’écrire à l’écran. En 2019 G. Gomez-Mejia, E. Souchier et E. Candel précisent ce que sont ces méta-écritures et en dressent une typologie composée de quatre « cadres d’écrits d’écran » :</p>
<ul>
<li>le matériel</li>
-<li>le système (BIOS, OS, etc)</li>
+<li>le système</li>
<li>le logiciel</li>
<li>le document</li>
</ul>
-<p>[Description des cadres]</p>
+<p>Le premier cadre, matériel, désigne toute la composante physique de l’ordinateur et surtout l’écran sur lequel est affiché le texte. Le cadre système, quant à lui, est associé à la couche permettant de générer un environnement d’écriture numérique, initialisé par le BIOS, un <em>firmware</em> flashé dans la mémoire morte de la carte mère de l’ordinateur permettant de réaliser un certains nombre d’instructions lors de la mise sous tension comme par exemple le démarrage du système d’exploitation qui constitue le deuxième élément principal du système. Le cadre logiciel est relatif à l’ensemble des logiciels que l’on peut exécuter dans un système d’exploitation, par exemple un terminal, un navigateur ou un traitement de texte. Enfin, le dernier cadre est celui du document. Le document doit être compris comme un objet, ou une forme, déterminé et à l’intérieur duquel des éléments sémiotiques sont organisés et structurés (Pédauque (2006, 2007), Zacklad).</p>
<p>Ces cadres sont un début de réponse au dépassement de l’écran. Néanmoins, plutôt que d’approfondir cette dimension invisible du texte, les auteurs reviennent sur la couche graphique en ajoutant qu’« à cet enchâssement de cadres, il faudrait encore ajouter ceux que composent, à l’intérieur même du document, les rubriques, encadrés, cartouches, « boîtes de dialogue » ou autres formes de cadres éditoriaux structurants pour le travail même du texte ».</p>
<p>De plus, toujours selon les auteurs :</p>
<blockquote>
@@ -164,7 +163,7 @@ L'affichage de l'écriture à l'écran respecte des conventions de lecture propr
<p>L’encodage d’un texte en XML illustre bien ce propos. XML pour eXtensible Markup Language; est également un métalangage de balisage et de modélisation du texte. Plus souple que le HTML dont les balises sont figées, XML permet à chaque utilisateur de créer son propre système hiérarchique arborescent par l’élaboration de balises personnalisées. Postérieur d’une décennie au HTML, la publication des recommandations de la première version (1.0) du métalangage XML voit le jour en 1998.</p>
<p>La description rigoureuse permise grâce à cette technologie en fait un outil utilisé à plusieurs fins notamment l’élaboration d’éditions critiques de certains textes, qu’ils soient anciens ou nativement numériques ou encore la description formelle de jeux de données (jusqu’à la création de bases de données). XML peut être associé à un autre langage, le XSL (eXtensible Stylesheet Language), qui décrit comment doit être transformé le XML.</p>
<p>XML est un langage supporté par les navigateurs web et est facilement transformable en HTML et compatible avec le CSS.</p>
-<p>Que l’on soit sous système d’exploitation Linux, MacOS ou Windows, le XML peut être saisi et lu dans tous les éditeurs de texte. De plus, le XML a cette particularité de ne pas imposer de règles particulières en dehors de la façon de structurer des informations avec des balises ouvrantes et fermantes. Chacun est en capacité de créer ses propres règles de structuration des contenus en XML en créant un schéma (ensemble de régles qui déterminent les agencements des différentes balises entre elles) qui correspond aux besoins de l’écriture.</p>
+<p>Que l’on soit sous système d’exploitation Linux, MacOS ou Windows, le XML peut être saisi et lu dans tous les éditeurs de texte. De plus, le XML a cette particularité de ne pas imposer de règles particulières en dehors de la déclaration de la structure des informations avec des balises ouvrantes et fermantes. Chacun est en capacité de créer ses propres règles de structuration des contenus en XML en créant un schéma (ensemble de régles qui déterminent les agencements des différentes balises entre elles) qui correspond aux besoins de l’écriture.</p>
<p>Par exemple, lors de l’édition d’un article scientifique, comment pouvons-nous définir un auteur ? Si l’on écrit la chaîne de caractère “René Dupont” en bas du texte, nous pouvons par convention de lecture deviner que “René” est le prénom de l’auteur et “Dupont” son nom. Or, pour l’ordinateur, cette chaîne de caractère n’est rien d’autre qu’une série de caractères qui n’a aucune valeur sémantique.</p>
<p>Si l’on saisit cette même chaîne de caractères en XML, on peut commencer par y ajouter une balise <code>&lt;auteur&gt;René Dupont&lt;/auteur&gt;</code> pour signifier explicitement qu’il s’agit de l’auteur du texte.</p>
<p>Toutefois, il est possible de préciser encore plus cette notion d’auteur, en y ajoutant par exemple des balises <code>&lt;prénom&gt;</code> et <code>&lt;nom&gt;</code>. La description de ce qu’est un auteur, pour l’écriture de cet article, devient formelle et explicite. Cependant, pour l’écriture savante, est-ce qu’un auteur est seulement un nom et un prénom ? En fonction des contextes de publication, il est possible qu’un autre agent, la revue, définisse également l’auteur avec d’autres informations telles que l’affiliation académique, une adresse courriel et un identifiant unique comme l’ORCID. L’auteur René Dupont prendrait alors la forme suivante :</p>
@@ -175,7 +174,7 @@ L'affichage de l'écriture à l'écran respecte des conventions de lecture propr
<span id="cb1-5"><a href="#cb1-5" aria-hidden="true" tabindex="-1"></a> &lt;<span class="kw">affiliation</span>&gt;Université de Paris&lt;/<span class="kw">affiliation</span>&gt;</span>
<span id="cb1-6"><a href="#cb1-6" aria-hidden="true" tabindex="-1"></a> &lt;<span class="kw">ORCID</span>&gt;XXXXXXX&lt;/<span class="kw">ORCID</span>&gt;</span>
<span id="cb1-7"><a href="#cb1-7" aria-hidden="true" tabindex="-1"></a>&lt;/<span class="kw">auteur</span>&gt;</span></code></pre></div>
-<p>Le format XML est un exemple très explicite. La sémantique du texte y est structurée selon deux dimensions, à la fois en termes de structuration verticale des informations mais aussi dans la saisie des noms des balises qui, en général, renvoient à des éléments lisibles et compréhensibles.</p>
+<p>Le format XML est un exemple très explicite. La sémantique du texte y est structurée selon deux dimensions, à la fois en termes de structuration verticale des informations mais aussi dans la saisie des noms des balises qui, en général, renvoient à des éléments lisibles et compréhensibles, ce qui n’est pas le cas de tous les formats. D’autres langages de balisage, notamment ceux dit légers comme le Markdown, l’AsciiDoc ou le reStructuredText, emploient des symboles tels que <code>=</code> ou <code>#</code> pour structurer les informations dans le document. Contrairement à ce que nous avons vu avec le XML, la signification des éléments structurants n’est pas forcément explicite pour une lecture humaine, même si on peut la deviner ou apprendre ce que la balise définit.</p>
<h4 id="définir-le-format">Définir le format</h4>
<p>Le terme format est avant tout un terme technique, il délimite les caractéristiques d’un objet. Ces caractéristiques sont formulées par un certain nombres de données, d’instructions, ou de règles. L’objectif est de disposer d’un consensus pour dialoguer autour d’un objet ou de faire communiquer des processus qui traîtent ou qui produisent des formats.</p>
<p>Le format est une contrainte technique dans des environnements qui peuvent être très divers : formats d’objets physiques comme le papier, formats informatiques que nous connaissons par l’extension des fichiers sur nos ordinateurs, ou formats littéraires concernant l’agencement des mots et des phrases. Nous nous concentrons ici sur les contraintes techniques et informatiques. En fonction des nécessités d’un système d’exploitation, d’un programme informatique ou d’une plateforme en ligne, il faudra utiliser tel ou tel format. Un format qui n’est pas standard (ces caractéristiques doivent être décrites), qui n’est pas ouvert (il est possible de comprendre comment le format fonctionne) ou qui nécessite un environnement très spécifique pour être lu ou transformé va générer beaucoup d’obstacles pour son utilisation.</p>
@@ -198,9 +197,10 @@ L'affichage de l'écriture à l'écran respecte des conventions de lecture propr
<p>De la même manière, le type de support sur lequel est sauvegardé une information pose les questions d’accessiblité, de perennité, d’interopérabilité, etc… L’exemple illustrant au mieux cette question est la disquette : qui aujourd’hui peut lire le contenu d’une disquette ?</p>
<p>Reprendre Kittler sur le mode protégé et le logiciel n’existe pas sur l’assujetissement.</p>
<p>L’auteur devient « usager » = sujet (assujetti) aux logiciels…</p>
-<h2 id="entretien-avec-léditeur-de-texte-stylo">Entretien avec l’éditeur de texte Stylo</h2>
-<p>Dans cette deuxième partie, nous procédons à un “entretien” avec l’éditeur de texte sémantique Stylo afin d’étudier ce que Stylo écrit dans le texte. Dans cette analyse, le terme entretien est proposé du fait de la considération du logiciel comme agent actif de la production de l’écriture.</p>
-<p>La méthode appliquée ### Qu’est-ce que Stylo ? #### Grandes lignes sur Stylo Stylo est un éditeur de texte sémantique développé pour l’écriture en sciences humaines et sociales par la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques.</p>
+<h2 id="étude-de-cas-léditeur-de-texte-stylo">Étude de cas : l’éditeur de texte Stylo</h2>
+<p>Dans cette deuxième partie du chapitre, nous étudions la version 3 de l’éditeur de texte sémantique Stylo afin d’observer ce que cet outil écrit dans le texte. Le point de vue adopté qualifie Stylo en tant qu’agent actif de l’écriture et non plus comme un simple environnement.</p>
+<p>La méthode appliquée à l’observation de Stylo est empruntée à F. Kittler et consiste à décrire rigoureusement les techniques et technologies pour em comprendre les effets sur le texte. Lorsqu’un.e utilisateur.rice de Stylo tape du texte sur son clavier, quelles sont les réponses que Stylo donne à ces instructions ? ### Qu’est-ce que Stylo ? Stylo est un éditeur de texte sémantique pour l’édition scientifique en sciences humaines. Stylo est autant un projet de recherche qu’un outil d’écriture et d’édition, qui entend poser une question décisive : qu’est-ce qu’écrire en environnement numérique en sciences humaines ? Les nouvelles fonctionnalités développées et déployées au printemps 2023 sont présentées dans ce poster. Stylo est un outil libre et open source conçu en 2017 par la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques (Vitali-Rosati et al., 2020), et soutenu depuis 2020 par la Très grande infrastructure de recherche Huma-Num. Stylo a pour objectif de transformer le flux de travail numérique des revues savantes en sciences humaines. En tant qu’éditeur de texte sémantique WYSIWYM, il vise à améliorer la chaîne de publication académique (Kembellec 2019), tout en invitant à une réflexion théorique et pratique sur nos façons d’écrire et d’éditer.</p>
+<p>Prendre le contrôle de son propre texte, voilà ce que permet aujourd’hui Stylo à travers plusieurs fonctionnalités fondatrices ou toutes nouvelles qui s’inscrivent dans le domaine des technologies de l’édition numérique (Blanc et Haute, 2018) : balisage du texte pour une structure sémantique fine, import de données bibliographiques structurées depuis Zotero, mots-clés contrôlés depuis plusieurs ontologies, prévisualisation avec la possibilité d’annoter, génération de plusieurs formats (HTML, PDF, XML ou DOCX), export respectant les standards de l’édition scientifique, fonctions avancées de rechercher-remplacer, édition collaborative simultanée, accès aux données via une API GraphQL, etc. Contrairement aux outils de traitement de texte tels que Microsoft Word, Stylo cherche à promouvoir et à encourager l’utilisation de standards ouverts (Marcello, 2020). Au cœur de Stylo ce sont donc les formats de balisage Markdown, de sérialisation de données YAML ou encore de structuration de références bibliographiques BibTeX qui offrent la possibilité de produire plusieurs formats de sortie depuis une source unique. Pandoc, le « couteau suisse de l’édition », génère les formats de sortie PDF (avec l’aide de LATEX), HTML, XML-TEI ou encore DOCX #### Grandes lignes sur Stylo Stylo est un éditeur de texte sémantique développé pour l’écriture en sciences humaines et sociales par la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques.</p>
<p>L’objectif derrière Stylo est de …</p>
<p>Historiquement, Stylo est le fruit d’une discussion commencée en 2017, à laquelle se joint officiellement Huma-Num en 2020. #### Stylo à la CRCEN et à Huma-Num #### Les briques logicielles ### Les formats pivots de Stylo en détail #### La sérialisation des métadonnées en YAML #### L’écriture en Markdown #### La saisie des références bibliographiques en BibTeX ### Ce que Stylo permet ou non de faire (Qu’est-ce que Stylo en tant qu’agent qui écrit ?) Dépassement du simple rapport de force énoncé précédemment (grâce à une transparence dans les actions de la machine et l’augmentation de la littératie numérique)</p>
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